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Après plus de deux décennies d’attente, l’Assemblée nationale du Sénégal a adopté, mardi 11 mars, une loi autorisant la ratification d’une convention judiciaire conclue avec le Maroc en 2004. Ce texte, resté inappliqué jusqu’ici, institue un cadre légal destiné à permettre aux ressortissants sénégalais incarcérés dans le royaume chérifien d’achever leur peine sur le sol national.
À ce jour, près de 340 Sénégalais sont détenus dans les prisons marocaines, souvent pour des infractions liées au trafic de stupéfiants ou à des délits de droit commun. L’accord ratifié entend leur offrir la possibilité de purger leur peine dans des établissements pénitentiaires sénégalais, au plus proche de leurs familles, favorisant par la même occasion le maintien des liens sociaux et préparant leur réinsertion après leur libération.
Ce dispositif repose sur des conditions strictes : le consentement des détenus concernés, la reconnaissance mutuelle des décisions de justice et l’engagement du Sénégal à veiller à l’exécution des peines conformément à son cadre juridique. Il consacre ainsi une coopération judiciaire plus fluide entre Dakar et Rabat, dans le respect des normes internationales en matière de transfèrement de détenus.
Longtemps différée, cette ratification marque un jalon important dans les relations sénégalo-marocaines, scellant une volonté commune d’accorder une attention particulière aux ressortissants emprisonnés loin de leur terre natale. Elle témoigne, plus largement, du raffermissement des liens diplomatiques et juridiques entre les deux pays, fondés sur un esprit de réciprocité et une convergence d’intérêts en matière de justice et de droits des détenus.
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