Le Sénégal s’impose comme un leader en matière de transition énergétique en Afrique francophone. Cette reconnaissance a été mise en lumière lors d’un atelier organisé hier par l’ONG Action Solidaire Internationale (ASI), en partenariat avec l’African Climate Foundation.
L’événement a servi de cadre à la restitution d’une analyse stratégique sur la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables dans plusieurs pays de la sous-région, notamment le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. D’après Lamine Cissé, directeur pays de l’African Climate Foundation, notre pays se distingue par des avancées notables dans le domaine des énergies renouvelables, atteignant aujourd’hui 30 % du mix énergétique national. « Nous devons appuyer toutes les initiatives engagées dans la lutte contre le changement climatique et la transition énergétique, ainsi que les acteurs de la société civile dont il est essentiel de renforcer les capacités », a-t-il souligné lors de sa présentation en ligne.
Le Sénégal, grâce à sa politique énergétique ambitieuse, joue un rôle déterminant dans la sous-région. Selon Moustafa Acakpo, expert senior en énergie renouvelable et efficacité énergétique, cette dynamique est d’autant plus essentielle que les pays d’Afrique de l’Ouest font face à de nombreux défis en matière d’approvisionnement et d’accès à l’électricité, avec un taux moyen d’accès de 51,3 % en 2021. L’expert a également mis en avant les importantes potentialités énergétiques du Sénégal, qui devraient permettre, à terme, de réduire le coût de l’électricité pour les ménages et les entreprises. Toutefois, il a insisté sur la nécessité de faciliter l’accès aux financements destinés à la transition énergétique.
Le volet financier de cette transition a été largement abordé lors des échanges. Mamadou Barry, directeur exécutif de l’ONG ASI, a déploré le manque de transparence autour des financements du Partenariat pour une Transition Énergétique Juste (JETP), dont l’enveloppe est estimée à 2,5 milliards d’euros. De son côté, Youssouf Ndiaye, représentant du Conseil Patronal des Énergies Renouvelables (COPERES), a alerté sur les risques d’une trop grande dépendance aux financements étrangers. « Il est essentiel de préserver notre souveraineté énergétique et de veiller à ce que ces initiatives ne compromettent pas notre autonomie », a-t-il averti.
Alors que le Sénégal poursuit son essor dans le domaine des énergies renouvelables, ces défis restent au cœur des préoccupations des acteurs du secteur. L’enjeu est désormais de renforcer les capacités locales et d’assurer une gestion efficace des ressources pour une transition énergétique durable et souveraine.
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