Jeudi, le Soudan a accusé devant la plus haute instance judiciaire internationale que les Émirats arabes unis enfreignaient la convention de lutte contre le génocide en soutenant financièrement et en armant le groupe paramilitaire rebelle des Forces de soutien rapide, nous informe Africanews. Cette accusation est farouchement contestée par les Émirats arabes unis.
Le Soudan sollicite l’intervention de la Cour internationale de justice pour qu’elle prononce des ordonnances d’urgence, également appelées mesures provisoires. En particulier, il souhaiterait que cette dernière ordonne aux Émirats arabes unis d’utiliser tous les moyens possibles pour mettre fin aux massacres et autres crimes ciblant le peuple Masalit, durant les deux années marquées par la guerre civile au Soudan.
« Le génocide contre les Masalit est perpétré par la Force de soutien rapide, essentiellement composée d’Arabes du Darfour, avec le soutien et la complicité des Émirats arabes unis », a déclaré le ministre de la Justice par intérim, M. Muawia OSMAN, dans ses déclarations liminaires au tribunal de La Haye.
« Tout ce qui a été dit au tribunal était circonstanciel et ne répondait pas à une norme de preuve. Aucune preuve crédible n’a été présentée à l’appui de leurs revendications », a déclaré le gouvernement des Émirats arabes unis dans un communiqué après la fin de la présentation du Soudan.
La convention de 1948 relative au génocide a été ratifiée par le Soudan et les Émirats arabes unis. Cependant, les Émirats arabes unis ont formulé une objection concernant une section du traité, ce qui, d’après les spécialistes en droit, rend l’avancement de l’affaire peu probable.
Le Soudan a sombré dans un conflit meurtrier à la mi-avril 2023, lorsque des tensions qui couvaient depuis longtemps entre l’armée et des rebelles paramilitaires ont éclaté dans la capitale, Khartoum, et se sont étendues à d’autres régions. Les Forces de soutien rapide et les forces armées soudanaises ont été accusées d’abus.
Les Émirats arabes unis, une fédération de sept cheikhs de la péninsule arabique et un allié des États-Unis, ont été accusés à plusieurs reprises d’armer les FSR, ce qu’ils ont vigoureusement nié malgré les preuves du contraire.Rémi SOUSSO
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