Le Soudan du Sud « aux portes de la guerre » selon le bloc régional Igad

Les nouveaux affrontements dans le Nord-Est menacent la paix au Soudan du Sud selon l’Igad. La semaine dernière, un hélicoptère de l’ONU, qui effectuait une mission de sauvetage de soldats sud-soudanais, a été ciblé par des tirs, tuant un membre de l’équipage et un général sud-soudanais. Plusieurs proches du vice-président Machar ont également été arrêtés.

Le 4 mars, « environ 6.000 combattants de l’Armée blanche« , un groupe armé réunissant des jeunes de l’ethnie nuer du vice-président Riek Machar, avaient pris un camp de l’armée sud-soudanaise, note l’Igad, un bloc regroupant Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan et Soudan du Sud. Si le président Kiir a affirmé la semaine dernière que le pays ne s’embraserait pas à nouveau, l’Igad estime que « la série d’incidents et la violence cyclique mettent une pression croissante sur l’accord de 2018 et poussent le Soudan du Sud toujours plus aux portes de la guerre« .

Ces incidents constituent « un indicateur critique de la vulnérabilité du pays à la violence« , juge encore l’Igad. « Si les tensions s’intensifient, le risque d’une reprise des hostilités généralisées est élevé« , poursuit l’organisation, appelant à la désescalade et à la fin des hostilités. Le Soudan du Sud est entré dans une « régression alarmante qui pourrait anéantir des années de progrès vers la paix« , avait également relevé samedi Yasmin Sooka, présidente de la commission onusienne sur les droits de l’Homme dans le pays.

Washington décidait de son côté de rappeler dimanche son personnel non-essentiel du pays car « un conflit armé est en cours« .

Mercredi, le ministère des Affaires étrangères sud-soudanais a toutefois affirmé, dans un communiqué, que la situation restait « calme et sûre » et que le pays restait « ouvert et sans danger« , notamment pour « les touristes« .

L’Ouganda a annoncé mardi avoir déployé des forces spéciales pour sécuriser la capitale Juba et soutenir le président Kiir, ce qu’a ensuite nié le ministre de l’Information sud-soudanais Michael Makuei Lueth.

Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le pays est en proie à des violences qui l’empêchent de se remettre de la sanglante guerre civile qui opposé le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar. Ce conflit avait fait près de 400.000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018, lorsqu’un accord de paix a été signé.

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