(Nairobi) Le Soudan du Sud est entré dans une « régression alarmiste qui pourrait anéantir des années de progrès vers la paix », a estimé samedi Yasmin Sooka, présidente de la commission sur les droits de l’homme des Nations unies au Soudan du Sud.
« Au lieu d’attiser la division et le conflit, les dirigeants doivent se concentrer à nouveau urgemment sur le processus de paix, maintenir les droits humains des citoyens et assurer une transition douce vers la démocratie », a encore dit Mme Sooka, selon un communiqué.
Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le pays est en proie à des violences, qui l’empêchent de se remettre de la sanglante guerre civile opposant le président Salva Kiir et le vice-président Riek Machar, qui a fait près de 400 000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018, lorsqu’un accord de paix a été signé.
Ce fragile accord a été menacé ces dernières semaines par de nouveaux affrontements dans l’État du Haut-Nil, dans le nord-est du pays.
Parallèlement, cette semaine a été marquée au Soudan du Sud par l’arrestation de plusieurs proches du vice-président, Riek Machar.
Samedi, le Service national de sécurité (NSS) a affirmé que ces arrestations dans la capitale Juba étaient liées à la recrudescence de la violence dans le pays.
Le NSS a précisé dans un communiqué qu’il avait « arrêté et détenu plusieurs individus soupçonnés d’avoir des liens vérifiés avec la confrontation militaire croissante » dans le nord-est.
Selon le service de sécurité, qui a exhorté le public à rester calme, a ajouté que « toute tâche mandatée par le NSS ne devrait pas être qualifiée d’aléatoire et illégale par les ennemis de l’État ».
L’État le plus jeune de la planète, riche en pétrole mais extrêmement pauvre, est miné par les luttes de pouvoir, la corruption et les conflits ethniques.
Vendredi, un hélicoptère de l’ONU tentant de secourir des soldats dans l’État du nord-est a été ciblé par des tirs. Un membre d’équipage a été tué et deux autres blessés.
Un général de l’armée sud-soudanaise a également été tué lors de la mission de sauvetage échouée, a déclaré vendredi la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss).
Les partisans du président Salva Kiir ont accusé les forces de M. Machar d’avoir fomenté des troubles avec l’« Armée blanche », un groupe armé aux contours flous réunissant des jeunes d’ethnie nuer, comme le vice-président.
« Nous assistons actuellement à un retour aux luttes de pouvoir imprudentes qui ont dévasté le pays dans le passé », a aussi déclaré le commissaire Barney Afako dans le communiqué de la Commission des Nations unies.
Crédit: Lien source