Le Soudan menace d’attaquer les aéroports tchadiens – DW – 24/03/2025

Ces menaces sont venues de Yasir al-Atta, membre du Conseil souverain et commandant en chef adjoint de l’armée soudanaise. Pour lui, le Soudan prendra des « mesures de rétorsion » contre le président tchadien Mahamat Idriss Déby.

Le général Yasir al-Atta a averti que les aéroports de N’Djamena et d’Amdjarass sont des cibles légitimes pour les forces armées soudanaises.

« Nous savons ce que nous disons et nos paroles ne sont pas du tout une plaisanterie », a-t-il ajouté.

C’est pas la première fois que le Soudan accuse le Tchad. En novembre dernier, le gouvernement soudanais a déposé une plainte auprès de l’Union africaine, accusant le Tchad de soutenir les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire dirigé par le général Hamdan Daglo, alias Hemedti.

Selon Khartoum, N’Djamena aurait permis à des armes et munitions, livrées par les Emirats arabes unis et destinées aux FSR, de transiter par ses aéroports. Mais le gouvernement tchadien a toujours démenti ces accusations.

Le Tchad doit-il prendre au sérieux ces menaces de son voisin soudanais ? Laldjim Narcisse est analyste de la politique tchadienne.

« Je crois que chat échaudé craint l’eau froide, donc le Tchad doit prendre des dispositions pour parer à toute éventualité. Le mal tchadien vient souvent du Soudan (…) donc tout ce qui se trame au Soudan est pris au sérieux par les autorités », estime Laldjim Narcisse. 

Le Tchad condamne fermement les menaces

Dans un communiqué, le ministère tchadien des Affaires étrangères a dénoncé des propos « irresponsables et dangereux » du général soudanais,  les assimilant à une potentielle déclaration de guerre si ces menaces venaient à se concrétiser.

Le gouvernement tchadien met en garde contre toute tentative d’atteinte à son intégrité territoriale, avertissant qu’une réponse appropriée et conforme au droit international serait apportée en cas d’attaque. 

Les tensions entre les deux pays se sont exacerbées depuis le début du conflit opposant l’armée soudanaise aux Forces de soutien rapide. Mais pourquoi  le Tchad est-il cité ? Laldjim Narcisse : 

« Parce que le gouvernement tchadien entretient des bonnes relations avec les Emirats arabes unis. Donc pour le Soudan, certainement les choses (l’appui supposé des Emirats arabes unis aux FSR) passent par le Tchad, ce que ce dernier a toujours démenti. »

Le Soudan accuse aussi les Emirats arabes unis et le Soudan du Sud de contribuer à la déstabilisation de son territoire.

Ces tensions diplomatiques entre Khartoum et N’Djamena s’inscrivent dans un contexte de relations historiques complexes entre les deux pays.