le torchon brûle entre le maire Richard et certains conseillers

Les réunions du conseil municipal de Champdoré sont longues et fastidieuses. Plusieurs conseillers critiquent de plus en plus vertement les actions – ou les inactions – du maire Jean-Pierre Richard.

Les problèmes ne datent pas d’hier. En septembre, le conseiller Maurice Maillet remettait sa démission. S’il n’a pas voulu motiver sa décision publiquement en annonçant son départ, d’autres ne se gênent pas pour viser le maire.

«Il nous l’a dit, à nous autres», affirme le maire adjoint Marc Babineau sans s’avancer plus en son nom.

Ironie du sort, lors de l’élection partielle pour remplacer M. Maillet, c’est Donald Bastarache qui a été élu conseiller du quartier 3. Le même homme qui a été défait à la mairie par Jean-Pierre Richard, en 2022.

Une des critiques lancées envers le maire est le manque de rigueur au niveau des rapports. Il se contente de donner «des grands titres» – comme le souligne un membre du public – pour décrire une réunion officielle, sans en livrer la matière. Pas plus qu’une version écrite.

Tellement, qu’en janvier, les conseillers ont passé une motion afin que le maire ne soit plus seul lors de rencontres ministérielles.

C’est la réunion récente avec le ministre des Transports et infrastructure qui a fait déborder la marmite, mardi soir.

Le ministre Chuck Chiasson et le député Benoît Bourque se sont rendus sur place la semaine dernière pour discuter des priorités en matière de réfection des routes pour la municipalité.

«Non seulement qu’à ce moment-là on n’a pas eu l’invitation, on n’a même pas su que vous rencontriez le ministre», a déclaré Marc Babineau en conseil.

Plus tard, il nous dit que l’explication du maire comme quoi c’était une invitation de dernière minute est simplement fausse.

«Le ministre, à qui j’ai parlé depuis, m’a carrément dit qu’on avait l’invitation depuis une semaine et demie.»

Un employé du ministère lui aurait même demandé pourquoi les membres du conseil n’y ont pas assisté. Seul Eugère Cormier, conseiller et président du comité des opérations, a accompagné le maire pour l’occasion.

«Il y a eu une rencontre avec l’ingénieur et le surintendant d’entretien (du ministère des Transports) le 19 février, et on attend toujours le rapport. Après ça, il y a eu une rencontre le 12 mars (avec le ministre), et nous, on est dans le noir. Pendant ce temps, les citoyens nous posent des questions. Il semble y avoir un pattern ici que j’aime moins», a lancé le conseiller Babineau, lors des discussions entourant le «Rapport du maire» prévu à l’ordre du jour.

Mécontentement

Le conseiller Léandre Bastarache, qui représente le quartier de Saint-Paul, a aussi fait part de son mécontentement sur le déroulement des choses. Ce qui a donné lieu à un échange qui illustre bien la situation qui perdure depuis plusieurs mois.

«On parle d’affaires dont on n’aurait pas besoin de parler, car on manque d’information. Si on avait des rapports écrits toutes les fois… On a passé une demi-heure à parler et on ne sait toujours pas ce qui s’est passé à ces réunions-là. C’est important monsieur le maire de faire des rapports pour tous les conseillers.»

«Je veux répondre à ça, intervient alors le maire Richard. (…) Je vais faire des rapports détaillés, mais j’aimerais que ce soit discuté en public».

«J’accepte mal votre réponse, relance Marc Bastarache. Parce que vous avez l’air de vouloir dire que vous attendez qu’il y ait une réunion publique pour partager ça avec le public. Mais à moins qu’on ne pose des questions, les rapports ne sont pas donnés.»

Peu après ces échanges, le nouveau venu Donald Bastarache, qui ne siège au conseil que depuis janvier, a aussi mis son grain de sel en s’adressant au maire.

«C’est très frustrant d’entendre ce que je viens d’entendre depuis 30 minutes. Il y a un manque flagrant de transparence de votre part.»

Le maire n’était pas disponible pour commenter la situation après la réunion. Aussitôt le maillet frappé, il a disparu par la porte de la salle de huis clos derrière la table du conseil.

Il n’a pas non plus répondu à notre demande d’entrevue mercredi, pour donner sa version des faits.

Le chemin Murray souvent mentionné

Dans les discussions entourant la visite du ministre des Transports et les priorités qu’on devait apporter, le chemin Murray a souvent été mentionné comme priorité, tant par les conseillers que par le public. Pourtant, le chemin – sur lequel habite l’auteur de ces lignes – est en bonne partie dans la municipalité voisine de Beausoleil. C’est que l’artère en fin de vie relie Champdoré à la route 11. Mais cette section est de responsabilité provinciale.

Elle accueille près de 3000 véhicules par semaine malgré son état, explique le conseiller Stephan Richard. Une résidente de Saint-Marie, Rachelle Collette, est intervenue pendant les questions du public. Elle affirme avoir perdu un pneu à 300$ l’an dernier avant des travaux de réfection.

Le conseiller Richard explique que pour éviter la voie peu carrossable, plusieurs font un détour (2,2 km) en passant par Notre-Dame, pour se rendre sur la route 11, ce qui engendre des coûts importants. Il n’est pas rare de voir des utilisateurs du chemin Murray chevaucher la ligne médiane pour éviter le pire de la chaussée.

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