Le Zimbabwe et le Ghana veulent leur propre industrie de batteries électriques

L’un, le Zimbabwe, est un acteur de longue date sur le marché du lithium. L’autre, le Ghana, est un nouveau venu dans le paysage.

Face à la réticence des investisseurs occidentaux compte tenu d’un environnement des affaires peu sûr, la Chine est l’acteur prépondérant de l’exploitation des mines de lithium au Zimbabwe. Cinquième producteur mondial de ce minerai, le pays dispose des plus importantes réserves du continent africain. Selon les estimations, il pourrait être en mesure de répondre à 20 % de la demande mondiale dans les années à venir.

Prépondérance chinoise

Si l’on recense encore la présence d’investisseurs australiens dans le domaine, les acteurs chinois sont les seuls à assumer les risques d’un investissement dans le pays. A ce jour, plus de sept projets d’exploration et d’exploitation minière du lithium sont du ressort des entreprises chinoises, qui ont investi dans le pays plus d’un milliard de dollars entre 2021 et 2023.

A l’instar des pays en développement non africains, le Zimbabwe a pris la décision, en 2023, d’interdire les exportations de lithium brut. Le gouvernement estime ainsi à 1,7 milliard d’euros la perte subie par le pays du fait de l’absence d’industrie de transformation du lithium. Aussi a-t-il conclu récemment, avec les investisseurs chinois Eagle Canyon et Pacific Goal Investment, un projet de 13 milliards de dollars pour la construction d’un parc industriel destiné à produire des batteries au lithium dans le pays.

Le défi actuel du Zimbabwe est de savoir s’il pourra attirer les investissements étrangers autres que chinois pour transformer et raffiner son lithium. L’autre défi sera de mettre fin à l’extraction artisanale du lithium par des mineurs locaux, qui passent en contrebande le précieux minerai à travers la frontière, sans que l’Etat n’y touche sa part.

Le Ghana, quant à lui, a préféré miser sur les investisseurs occidentaux pour l’exploitation de sa première mine de lithium. Lui aussi a interdit l’exportation de lithium brut et ambitionne de devenir un centre de production de batteries.

Le Ghana mise sur l’Occident

En octobre 2023, le gouvernement a ainsi accordé à la société australienne Atlantic Lithium une licence pour l’extraction du minerai dans la commune méridionale d’Ewoyaa. La mine devrait avoir une durée de vie de quinze ans et générer 1,5 milliard de dollars de revenus. Selon Atlantic Lithium, l’investissement aboutira à la création du 10e plus grand projet de lithium au monde.

Selon les termes du bail minier, le gouvernement ghanéen aura droit à une participation gratuite de 13 % dans le projet. Il devrait recevoir un taux de redevance de 10 %. Quelques semaines après l’annonce du projet minier, ReElement Technologies – filiale américaine d’American Resources Corporation – annonçait son intention de construire une installation de raffinage du minerai à Tema, le plus grand port du pays. La capacité initiale sera de 30.000 tonnes de carbonate de lithium de qualité batterie par an. La construction devrait s’achever début 2025.

Avec cet investissement, le Ghana espère intégrer la chaîne d’approvisionnement mondiale en minéraux stratégiques, sachant que le marché mondial des batteries électriques devrait peser 8.800 milliards de dollars d’ici à 2025, selon la Banque africaine de développement.

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