« Depuis mes 18 ans, je travaille sur l’eau, c’est mon élément. » Dominique Boulet, aujourd’hui capitaine des Bateaux de Garonne, a également exercé en tant que maître-nageuse, ainsi que sur des embarcations touristiques en Thaïlande. Celle qui ne s’est jamais reconnue dans le schéma enfant/emprunt/maison consacre désormais…
« Depuis mes 18 ans, je travaille sur l’eau, c’est mon élément. » Dominique Boulet, aujourd’hui capitaine des Bateaux de Garonne, a également exercé en tant que maître-nageuse, ainsi que sur des embarcations touristiques en Thaïlande. Celle qui ne s’est jamais reconnue dans le schéma enfant/emprunt/maison consacre désormais son temps à faire découvrir au grand public la Garonne. Originaire du département, elle s’est installée à Couthures il y a maintenant vingt-cinq ans et travaille depuis, pour l’Office de tourisme.
Ce que je fais ici, c’est du partage de connaissances, de l’humain
Dominique apprécie par-dessus tout le côté humain de son métier. « Ici, on ne fait pas du tourisme de masse, froid, cela reste familial et bon enfant. » Pour petits et grands, depuis des années, elle prend le volant des bateaux afin de leur faire découvrir les beautés du fleuve. Ce dernier, qu’on appelle seulement « Garonne » ici, sait se faire beau pour ses visiteurs. Dominique repère d’un œil d’aigle les spécimens de la faune locale (héron, cormoran, mouette et même des milans noirs, venus de la réserve naturelle de la Mazière) et les montre à ses passagers.
Un fleuve à l’histoire mouvementée
Mais ce qu’elle leur raconte principalement, c’est la longue histoire du fleuve. Le Val de Garonne était au commencement une plaine marécageuse, qui a été développée et modelée par l’homme selon ses besoins. Le cours de l’eau, les crues rythment la vie des riverains depuis des siècles.
« Garonne était tout d’abord perçue comme une opportunité, elle rendait les terres alentour fertiles, et permettait aux Couthurains de s’enrichir en faisant payer un péage aux bateaux descendant le fleuve, alors un grand axe commercial entre Toulouse et Bordeaux. Puis au XVIIIe siècle, le chemin de fer est arrivé, et le commerce fluvial s’est effondré. Les habitants du Val de Garonne ont alors commencé à percevoir le fleuve uniquement comme une menace, étant donné que chaque année, ils continuaient à être inondés sans en tirer le moindre bénéfice », explique Dominique.
Ici les inondations rythment les années, cela fait partie intégrante de la vie des locaux
C’est que chaque hiver, Garonne, gonflée par les eaux venues du Massif central et des Pyrénées, déborde de son lit et inonde les alentours, y compris Couthures. Un événement dont Dominique, comme tous les habitants du village, a l’habitude, et qu’elle sait faire vivre à travers les photos montrées aux passagers de ses bateaux.
Un avenir incertain
« J’ai bien peur que le tourisme fluvial soit voué à l’extinction », soupire Dominique. Car l’eau se fait parfois rare, pompée tout au long du fleuve pour l’agriculture, les besoins des particuliers ou par l’industrie. Sans oublier le réchauffement climatique qui en augmentant la fréquence et l’intensité des sécheresses n’améliore pas la donne. « Certaines années, on n’est plus qu’à 80 centimètres d’eau. L’année dernière, pour la première fois, j’ai dû arrêter de naviguer plusieurs jours d’affilée par manque d’eau », s’inquiète la capitaine. « Mais je ne veux pas m’apitoyer, les villageois de Couthures sont des gens fiers et attachés à leur terre, ils ont toujours su résister aux épreuves, ils réussiront une fois encore. »
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