Après la signature d’un traité bilatéral avec l’Ukraine pour une assistance militaire, le soutien le plus concret apporté par la France est la fourniture des munitions. L’économie militaire en Aquitaine est ainsi sollicitée et les effets sur l’emploi et le portefeuille des industriels sont attendus.
Jordi Lafon
Depuis le début de la guerre d’Ukraine, la France a livré pour une valeur totale de 2,615 milliards d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, auxquels viennent s’ajouter 1,2 milliard d’euros donnés à la Facilité Européenne pour la Paix, soit un soutien de plus de 3,8 milliards d’euros entre le 24 février 2022 et le 31 décembre 2023.
Fin février 2024, après qu’une déclaration d’Emmanuel Macron laisse croire qu’une étape supplémentaire pourrait être franchie : l’envoi de « troupes au sol » en Ukraine, le président de la République française corrige le tir et précise que « la Russie ne peut pas et ne doit pas gagner cette guerre » qui est « existentielle pour l’Europe et pour la France ».
Le traité qui engage la France
Pourtant l’Ukraine n’est pas membre de l’Union européenne, ni de l’OTAN. La France, à l’instar des Etats membres de ces organisations, ne lui doit aucune assistance militaire. Cependant, cette absence d’obligation juridique a été comblée par un accord franco-ukrainien signé à Paris le 16 février 2024 entre les deux chefs d’Etat, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky. Celui-ci oblige dorénavant la France à s’engager directement sans passer par la FEP, le dispositif intergouvernemental étant bloqué depuis la volonté de l’Allemagne d’alléger son aide.
Ainsi, la France s’engage en 2024 à fournir jusqu’à 3 milliards d’euros de soutien supplémentaire, soit plus que les 2,615 milliards fournis en 2022 et 2023. Validé par l’Assemblée nationale en mars, celui-ci n’a plus qu’à être mis en route et relancer l’économie militaire pour y parvenir.
Quelques semaines plus tard, le chef de l’Etat se déplace à Bergerac, le jeudi 11 avril, pour poser lui-même la première pierre d’une usine d’armement de la société Eurenco, relocalisée sur ce site industriel historique, pour en faire « l’image de cette reconquête industrielle et de cette souveraineté militaire que nous voulons, pour nous-mêmes et pour l’Europe ».
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