Législatives 2024. La défiance des Guadeloupéens vis à vis des partis traditionnels

Avec un taux d’abstention beaucoup plus fort que dans l’hexagone et un Rassemblement National qui gagne du terrain, les résultats du 1er tour confirment la défiance des guadeloupéens envers les politiques et notamment les partis dits traditionnels. Ces derniers sont-ils à bout de souffle ? Pourquoi les électeurs ne se reconnaissent plus dans leurs dirigeants locaux ?

La gauche contre la droite, la droite contre la gauche, comme une tradition qui ne trouve plus grâce aux yeux des guadeloupéens. Il y a encore quelques années, les partis politiques dits « traditionnels » n’hésitaient pas à se montrer pour affirmer leurs idées. Ces prises de position sont devenues de plus en plus rares, même en période électorale. Ainsi pendant la campagne des européennes ou la campagne du 1er tour des législatives, les figures du GUSR ou de la droite ont été complètement invisibles.

On a connu des partis militants comme le Parti communiste. On a connu des partis de droite très militants également. Soudainement, le mouvement a disparu parce qu’ils sont devenus électoralistes. Ils ont arrêtés de former des militants, les membres ne sont plus aussi motivés qu’avant. On ne voit plus d’activité de parti.

Jacques Dancale, rédacteur en chef du magazine « Nouvelles semaine »

Ligne politique souvent pointée du doigt, disparition des militants, le fossé entre électeurs et partis politiques ne cesse de se creuser tout comme la défiance des guadeloupéens envers leurs élus. Un vide politique propice à l’émergence d’autres partis et d’autres personnalités souvent teintées de populisme. A l’instar du Rassemblement National.

Ils ne sont pas dans l’écoute du quotidien, dans les besoins, les souffrances du quotidien. Ils sont tournés vers l’exercice du pouvoir comme tout le monde. A contrario, le RN apparaît comme étant celui qui s’occupe des petites gens, celui qui entend les souffrances, celui qui va aider. Même s’il a de très mauvaises solutions à de vrais problèmes, c’est l’un des seuls qui écoute les gens qui sont en difficulté.

Errol Nuissier, psychologue clinicien, expert de justice agréé par la Cour de Cassation


Des électeurs guadeloupéens qui attendent de voter lors du 1er tour des législatives


La critique qu’on pourrait faire aux partis politiques, c’est de n’être aujourd’hui que des machines électorales et de ne pas être suffisamment des machines à penser, à préparer l’alternance et des machines à élever le niveau d’éducation civique de la population. Et après ça devient très compliqué d’expliquer à des gens qu’il faut faire barrage et les empêcher de voter comme ils voudraient.

Pierre-Yves Chicot, professeur des universités en Droit public, avocat

Des partis traditionnels qui seraient trop éloignés de la réalité, à bout de souffle et qui gagneraient selon ces observateurs à renouer avec le terrain.

 


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