Marche arrière toute. Dominique Faure (Parti radical – Ensemble !), la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, a finalement retiré ce mardi sa candidature au second tour des législatives en Haute-Garonne. La veille, elle avait décidé de rester en lice dans la 10e circonscription, défiant les consignes de l’exécutif. L’ex-maire de Saint-Orens à côté de Toulouse, élue députée en 2022 et nommée au gouvernement la même année, n’a terminé que troisième, avec près de 29 % des voix derrière le candidat du Nouveau Front Populaire, le socialiste Jacques Oberti (36,2 %), et la RN Caroline Falgas-Colomina (30,4 %). Or, Gabriel Attal a demandé aux représentants de l’ex-majorité arrivés à cette place de se retirer pour faire barrage à « l’extrême droite ». « Le choix de la responsabilité et de l’honneur », a-t-il dit.
La pression a été trop forte. Le président de la République et le Premier ministre m’ont demandé de retirer ma candidature […] Je le fais aujourd’hui en responsabilité », a-t-elle expliqué dans un communiqué, visiblement mécontente d’avoir à renoncer, alors que le maintien était, selon elle, « la meilleure solution pour battre les extrêmes ». « J’ai 22.800 électeurs qui ont voté pour moi et je vois mal comment je leur donnerai comme seul choix de voter RN ou LFI », expliquait-elle lundi. La ministre de 64 ans n’avait plus guère de chance de l’emporter au second tour, avec 5.600 voix de retard sur le socialiste et 1.000 voix sur la candidate RN.
« Honteux »
Son jugement sur les extrêmes était d’autant plus étonnant que le candidat de la gauche, Jacques Oberti, 63 ans, est un maire socialiste modéré qui préside la Communauté d’agglomération du Sicoval, au sud de Toulouse. Furieux, le Premier secrétaire du PS , Olivier Faure, avait réagi vertement sur X : « Face à la menace des pleins pouvoirs au RN, une ministre choisit de se maintenir alors même qu’elle est arrivée 3e. Honteux. » « Quand le RN est aux portes du pouvoir, on laisse son orgueil de côté et on se bat pour que les forces démocratiques l’emportent », avait insisté le chef de file de la gauche au Sénat, Patrick Kanner , tranchant : « Désistez-vous, sans quoi vous aurez le déshonneur et la défaite. »
Avant d’être ministre, Dominique Faure était la première vice-présidente de Toulouse Métropole chargée du développement économique. Sa position initiale correspond à celle du maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, l’ ex-LR Jean-Luc Moudenc , qui a refusé lundi de choisir entre le RN et LFI (à la réserve près que Dominique Faure est face à un candidat socialiste). « Ma conviction, c’est que l’extrémisme, qu’il soit de gauche ou de droite, est toujours foncièrement dangereux. Je n’aurai donc pas la faiblesse morale de m’abandonner à une telle complaisance », a fustigé ce proche d’Edouard Philippe.
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