Comme chaque année depuis 2011, les communes du littoral de Martinique restent impuissantes face à l’invasion périodique des algues brunes dans leurs baies. Sur les réseaux sociaux, des images en témoignent dans le Sud, à Sainte-Anne et dans le Nord atlantique. Au Robert, les cours ont été suspendus au collège 3 du bourg. Au Marigot, le bord de mer est engorgé.
Dans son bulletin de prévision d’échouement des sargasses pélagiques du mardi 8 avril 2025, le service météorologique local a annoncé le retour des algues brunes sur le littoral. C’est en particulier le cas depuis quelques jours dans le nord de l’île.
La densité en radeaux de sargasses sur l’Atlantique reste importante (…). Ils devraient aller crescendo en termes de fréquence et de quantité dans les semaines et les mois à venir.
Météo France,(bulletin de prévision d’échouement du 8 avril 2025)
Les vidéos d’internautes qui circulent sur les réseaux sociaux, sont plus impressionnantes dans le Nord, comme l’indique la carte de Météo France.
Au Robert, l’une des communes de Martinique les plus impactées chaque année par ces algues indésirables et nauséabondes, les cours sont suspendus depuis 48 heures au collège Robert 3 (non loin de la mer). Élèves et professeurs devraient travailler en distanciel ce jeudi (10 avril).
La population est invitée à se tenir éloignée des zones de décomposition des algues [en vigilance orange sargasse]. Adressez-vous à votre médecin ou à votre pharmacien si vous présentez les symptômes suivants : les yeux ou la gorge qui piquent, des larmoiements, des maux de tête, une difficulté respiratoire, de la toux, des démangeaisons, des vomissements ou des vertiges. Il est conseillé aux personnes vulnérables de ne pas séjourner sous le vent des émissions de gaz et d’éviter l’exposition aux autres substances irritantes ou allergisantes en air intérieur (fumée du tabac…).
Madininair (9 avril 2025)
Au Marigot, la situation est aussi délicate sur le bord de mer en plein bourg. Le maire, Joseph Péraste, compte sur l’État afin de trouver des solutions avec les élus locaux, face à ce problème environnemental, lequel perdure depuis 2011 dans l’île.
C’est quand même 80 cm d’épaisseur de sargasses, donc ce n’est pas évident. Qu’est-ce que je demande ? C’est que même quand il n’y a pas d’algues, il faudrait que les collectivités et les services de l’État continuent à travailler sur ce phénomène, puisque je ne suis pas la seule commune touchée. Et il faut surtout que l’on essaye de comprendre les gens qui sont sur place, c’est-à-dire la population, les marins pêcheurs, le maire et son conseil municipal. Ils doivent être entendus et écoutés, parce qu’ils ont des propositions qui certainement pourront répondre à ces problèmes-là. Joseph Péraste joint par Grégory Gabourg (journal radio de 7h – mercredi 9 avril 2025).
Joseph Péraste,joint par Grégory Gabourg (journal radio de 7h – mercredi 9 avril 2025).
Au Sud, la ville de Sainte-Anne est également concernée depuis plus de 72 heures au niveau de Cap-Chevalier, à l’Anse-Michel. C’est l’un des spots les plus fréquentés du territoire.
En 2022, un plan national de prévention et de lutte doté de 36 millions d’euros, a été mis en place pour les Antilles et les îles du Nord. Il comporte 26 mesures.
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