«Les Américains sont les premiers perdants» de la guerre commerciale, affirme Dominique de Villepin

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Les choix de Donald Trump «asphyxient les classes moyennes et populaires», estime l’ancien premier ministre dans un entretien pour La Tribune Dimanche. Il martèle que face à «ce monde qui se défait», l’Europe doit «conquérir son indépendance».

Bien malin qui pourra prédire l’issue de la guerre commerciale lancée par Donald Trump, et les conséquences pour l’économie mondiale. Mais «quand on fait le bilan des initiatives de la Maison-Blanche», les premiers perdants sont «les Américains eux-mêmes», affirme Dominique de Villepin. Dans un entretien pour La Tribune Dimanche, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac est longuement revenu sur la confrontation commerciale en cours entre les États-Unis et le reste du monde, expliquant que «les choix de Trump asphyxient les classes moyennes et populaires», et que «même les élites technologiques, qui avaient misé sur le trumpisme, constatent leurs pertes».

Dominique de Villepin voit toutefois dans l’escalade commerciale entre les États-Unis et la Chine le début d’une «guerre des empires» brutale et particulièrement dangereuse pour la France et l’Europe, «à un tournant de leur histoire». Il identifie deux risques majeurs. D’un côté celui d’une déflation «en raison de l’arrivée en masse de produits chinois qui, ne pouvant plus être exportés vers les États-Unis, feraient plus facilement leur entrée en Europe». De l’autre, une inflation «importée des États-Unis». «Nous sommes face au vide, devant un monde qui se défait», observe l’ancien premier ministre, pour qui l’Europe doit tout faire pour «conquérir son indépendance».

Une nécessaire «union des capitaux» dans l’UE

Dominique de Villepin propose ainsi d’adopter une réponse commerciale «chirurgicale, secteur par secteur, pour protéger nos industriels européens». «Par exemple, poursuit-il, face aux produits chinois, qu’il s’agisse des composants électroniques, des jouets, des panneaux solaires ou des véhicules électriques, nous avons intérêt à séparer les secteurs dans lesquels nous sommes producteurs, et que nous devons protéger, de ceux où nos chaînes de valeur sont déjà intégrées et où la désinflation peut dégager des gains de compétitivité pour l’industrie européenne.»

Mais l’Europe ne doit pas tomber dans le piège d’«imiter les puissances impériales» et doit pour cela se «définir comme une puissance de droit, de coopération et de solidarité». Dominique de Villepin relance ainsi l’idée d’une «union de capitaux» entre Européens, pour «éviter que 300 milliards d’euros d’épargne européenne restent investis chaque année aux États-Unis». Il estime par ailleurs que l’Europe doit jouer la carte d’un «havre de stabilité et de sécurité juridique» pour se montrer attractive envers les investisseurs internationaux. «Face aux tumultes du monde, conclut l’ancien diplomate, l’État de droit redevient notre force.»

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