Près de 13.000 kilomètres séparent Tokyo et Lagos, deux capitales de mondes si lointains qu’ils paraissent s’ignorer. Mais pour Junichiro « John » Imaeda, cette distance impressionnante a depuis longtemps été surmontée. Le cerveau du collectif japonais Ajate a ainsi fait de son projet musical un peu cinglé un pont passionnant entre la bouillante Afrique de l’ouest et les pentes majestueuses des monts nippons.
Découverte il y a cinq ans aux sur la scène des Trans Musicales, cette petite perle musicale du soleil levant avait marqué les esprits des festivaliers alors présents à Rennes. Dix musiciens transmettant leur énergie pure et le bonheur de jouer ensemble, au bout de la nuit, avec une fusion improbable d’afrobeat et de musique Ohayahsi, le tout exécuté magistralement avec des instruments en bambou fabriqués pour l’occasion.
Ce mariage inédit entre la tradition musicale japonaise et le groove de l’afrobeat se poursuit aujourd’hui avec Nagi Yoni, le premier extrait d’un troisième album annoncé par Ajate pour le mois de mai. Moins explosif que certaines de leurs productions passées, ce nouveau titre long de près de huit minutes fait ainsi la part belle aux mélodies et aux rythmes paisibles. En forme de réponse à l’actualité tragique du moment, cet hymne à la paix porté par un chant transcendant puise son harmonie dans l’alliance d’un bambou pacifique et de la Shinobue, cette flûte traditionnelle japonaise dont s’empare avec grâce ce collectif décidément très attachant. Vivement la suite.
La chronique de Djubaka
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2h 00
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