Les bouchons solidaires pour réduire la pollution plastique

Les bouchons ne doivent plus être séparés de leurs bouteilles. C’est une directive européenne qui le prescrit ; celle-ci vise à limiter la pollution due au plastique. Les industriels ont été contraints de s’adapter. Désormais, bouchon et bouteille ne font plus qu’un.

Nous avons tous maintes fois laissé échapper le bouchon d’une bouteille, après ouverture.
Nous avons tous constaté que des bouchons, non ramassés, jonchent le sol partout ; ils sont laissés là, ils polluent, tant la vue que l’environnement, pour de nombreuses années.

Pour réduire ce phénomène, Bruxelles a décidé d’agir. Une directive européenne oblige les industriels à solidariser le bouchon de sa bouteille ; cette dernière est désormais munie d’un couvre-chef en plastique qui ne peut plus s’en détacher !


Le bouchon solidaire ne peut être séparé de sa bouteille ; cela facilite le recyclage du plastique.


Les usines qui embouteillent ont donc dû modifier la ligne de production et reparamétrer leurs équipements, pour la mise aux normes correspondantes. C’est le constat que nous avons fait au sein d’un site de Petit-Bourg, en Guadeloupe où, depuis trois semaines, la nouvelle réglementation est appliquée. 180.0000 bouteilles d’eau y sont quotidiennement traitées et filtrées.

C’est un bouchon qui s’ouvre de la même manière, par dévissage. Ensuite, il y a une bascule (…). On est sur un ordre de 60.000 euros à peu près d’investissement, pour installer ces nouveaux codes.

Rodolphe Payen, directeur général de West Indies Pack


Pour se plier à la directive européenne, les usiniers ont dû adapter leurs process… et investir.


Les réglages ont nécessité l’intervention d’un technicien spécialisé, venu d’Italie, pour la concrétisation de ces bouchons, plus coûteux que les anciens. 

Les consommateurs sont partagés quant à la pertinence de ce nouveau procédé. Certains se disent gênés par le bouchon solidaire, tandis que d’autres apprécient cette évolution d’un point de vue hygiénique et environnemental. 

Si un pas est ainsi franchi, le but ultime doit être l’élimination du plastique, estime Olivier Gros, professeur de biologie marine à l’Université des Antilles (UA).

Il y a des concentrations extrêmes dans les océans. On parle de soupe de plastiques, par endroits. En fait, le souci, c’est que ces plastiques vont soit flotter (beaucoup de bouteilles), soit être plus ou moins entre deux eaux et ils vont suivre les courants, les vents marins et avoir tendance à venir s’agglutiner dans certaines zones (…).

Olivier Gros, professeur de biologie marine à l’UA

En attendant d’en finir avec cette matière, qui tue par ingestion les animaux marins notamment, le bouchon solidaire facilite le recyclage des bouteilles.

La France entend, par ailleurs, réduire de moitié la vente de bouteille d’ici 2030… un objectif qui ne pourra être atteint que si l’eau potable est disponible aux robinets, en qualité et en quantité suffisante. Le chantier est donc colossal.


REPORTAGE/
Rédactrice : Marie-Lyne Plaisir
Reporteur d’images : Mickaël Bastide
Monteur : Karla Nérin


Crédit: Lien source

Les commentaires sont fermés.