Les chauffeurs de taxi dénoncent la concurrence déloyale des « transporteurs marrons » en Martinique
Ce jeudi matin (20 mars), les chauffeurs de taxi se sont regroupés près du terminal de croisière de la Pointe Simon à Fort-de-France pour faire part de leur mécontentement. Ils dénoncent la concurrence déloyale que leur font des « transporteurs marrons » et les clandestins.
Ils ne se cachent même plus. Pancartes en main, certains n’hésitent pas à racoler les touristes derrière les taxis : les « transporteurs marrons » ou les « clandestins ».
Anna, guide touristique russe, dénonce la mainmise des taxis.
Il y a des taxis qui posent des problèmes à chaque fois. Ils disent de « dégager ». Ça fait 20 ans que les taxis ont pris le pouvoir en Martinique. C’était comme ça, mais maintenant si on veut prendre le taxi, on le demande par l’application.
Les chauffeurs de taxi voient rouge. Alors qu’ils ont investi la somme de 180 000 € pour l’obtention d’une licence, pour eux, cette présence représente de la concurrence déloyale.
C’est vraiment difficile. Croyez-moi que ce n’est pas évident quand on paie autant de charges et que l’on voit que des gens qui ne payent pas de charge du tout viennent aux abords avec leurs voitures personnelles. Il y a des petits jeunes qui prennent leurs voitures ou des voitures de location. J’ai déjà vu des voitures bancales venir récupérer des touristes. Il y a aussi déjà eu des problèmes avec des touristes qui ont raté leur bateau et on remet ça sur le dos des taxis. Ils sont en train de salir notre image.
Adrien, chauffeurs de taxi
Ce flot de touristes attise évidemment la convoitise. Derrière le parking des taxis, se trouvent des minibus à profusion, alors que les taxis ont une capacité limitée. Mais tous ne sont pas logés à la même enseigne.
Capacité de transport en poche, ce transporteur estime qu’il est habilité à récupérer des touristes :
La seule personne qui peut dire que nous sommes des « marrons », c’est la DEAL. À partir du moment où on a une capacité de transport déclarée à la DEAL pour faire du transport touristique, c’est ce que la loi dit, j’estime que dès que j’ai ma réservation, je fais mon transport.
Mais attention. Pour ce chauffeur de taxi, un SMS rédigé à la va-vite ne suffirait pas.
Pour pouvoir récupérer des touristes, au niveau des bateaux de croisière, il faut avoir des réservations préalables avec un certain nombre d’informations qui doivent être stipulées sur le bon de commande. C’est-à-dire : l’heure de départ, nom du groupe, nom des passagers, circuit, et heure de retour. Si toutes ces informations ne sont pas au préalable transmises au transporteur, il n’est pas habilité à être là.
Emmanuel Léopoldie, président de l’Union des taxis de Martinique
Les chauffeurs de taxi en appellent aux autorités. Dans le cas contraire, ils menacent de déterrer la hache de guerre.
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