Au Bénin, les positions ne sont pas unanimes sur la récente loi électorale votée par les députés à l’Assemblée nationale. Après le colloque de l’Église catholique, un groupe de cinq églises dirigé par l’Église Protestante Méthodiste du Bénin a estimé que le code électoral ne souffre d’aucune insuffisance. Cette coalition note plutôt que le problème pourrait uniquement se situer au niveau de ceux qui seront chargés de faire appliquer le texte. Sans jamais mentionner le nom de l’Église catholique, la déclaration vient montrer comment les positions sont divergentes sur ce texte.
Ladite déclaration a été rendue publique mardi 30 avril au Wesley House-siège de l’Epmb à Cotonou. Selon le contenu de ce document publié par le quotidien « Bénin Intelligent », le code électoral en lui-même ne serait pas un problème en 2026. Le seul souci serait au niveau de celles et ceux qui sont chargés de faire appliquer les différentes dispositions contenues dans la législation. A en croire la déclaration, si les personnes chargées de l’application font « preuve de grand sens de responsabilité, de justice, d’équité, de sagesse, d’élévation de conscience, de discernement, de réalisme et de hauteur d’esprit dans la mise en œuvre du code électoral du 15 mars 2024 », elles « vont contribuer de façon déterminante, à l’émergence en 2026, d’un Parlement pluriel et représentatif de la diversité des blocs et courants politiques de notre pays » et « aider à préserver la paix et l’harmonie sociale au Bénin».
Le langage de l’Église catholique quelques jours plus tôt était tout de même différent. Lors de sa rencontre scientifique organisée autour du thème : « la modification du code électoral au Bénin de 1990 à aujourd’hui : le code électoral, le vivre-ensemble et la participation de tous à la construction de la Nation. Contribution de l’Église à la paix sociale pour des élections véritablement démocratiques en 2026 », les organisateurs avaient déclaré que l’objectif principal visé est de contribuer à faire prendre conscience que le primat de vivre-ensemble, de la paix et de la participation de tous, à chance égale, à la vie sociopolitique et économique est l’âme de toutes lois, mesures et actions de développement national et par conséquent du code électoral. A cette rencontre, la déclaration qui aura retenu l’attention est celle de l’archevêque émérite de Cotonou, Mgr Antoine Ganyé. « Le souhait de l’Assemblée est que vous fassiez quelque chose pour que ce code électoral ne suscite pas des bagarres dans notre pays. Nous soupçonnons cela », avait déclaré le prélat.
Il déclare également que l’actuel patron de la Marina donne l’impression d’aimer le Bénin sans ses habitants. Très tôt, l’initiative de l’Église catholique a été critiquée très ouvertement. Certaines voix n’ont pas hésité à faire remarquer qu’elle ne joue pas un rôle de médiateur. C’est le cas du porte-parole du gouvernement qui a exposé ses griefs lors de son passage sur la télévision de service public. « Pour le colloque, j’aurais aimé voir le clergé solliciter de l’Assemblée nationale, le président de la Commission des Lois pour exposer à cette occasion les tenants et aboutissants de la loi. Après, les députés de toute obédience pourraient faire le débat », avait déclaré Wilfried Léandre Houngbédji.
Pour l’heure, on remarque simplement que le sujet de code électoral divise la société jusqu’aux églises. Les confessions religieuses, jadis avaient pourtant joué un rôle prépondérant dans la réussite de la Conférence nationale des Forces Vives de la Nations. Le Bénin serait-il sur le point de perdre un atout ? Les religions seraient-elles également devenues partisanes ? Autant de questions qu’il convient de se poser face à cette situation…
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