Face aux délestages récurrents, les enfants de certains quartiers trouvent refuge chez des voisins mieux équipés, souvent dotés de générateurs, de panneaux solaires ou de télévisions. Ces lieux deviennent des points de rassemblement où les enfants se retrouvent pour regarder des séries, jouer ou simplement passer du temps entre amis. Khaltouma Abdelkerim, une mère de famille, explique : « Nous n’avons pas de lumière à la maison, et les enfants s’ennuient. Ils vont chez les voisins pour profiter de l’électricité. »
Cependant, cette solution semble présenter des inconvénients, car elle entraîne un éloignement prolongé des enfants de leur domicile familial et une perte potentielle de contrôle sur leurs activités.
Certains enfants, plus audacieux, trompent la vigilance de leurs parents pour se rendre dans des cinémas improvisés où sont diffusés les matchs de grands clubs européens. Ces lieux, souvent bondés, deviennent le théâtre de rassemblements nocturnes, loin de la surveillance de leurs familles. Un père inquiet témoigne : « Mon fils préfère suivre le football avec ses amis au cinéma plutôt que rester à la maison. Il rentre tard, et cela me fait peur. »
Cependant, ces escapades nocturnes exposent les enfants à des dangers multiples, notamment dans un contexte d’insécurité croissante à N’Djamena. Les rues faiblement éclairées et les cas d’agressions fréquents accentuent les craintes des parents.
Outre les risques sécuritaires, ces sorties nocturnes ont des répercussions graves sur la scolarité des enfants. Après des nuits courtes, beaucoup arrivent fatigués en classe et ont du mal à suivre les cours. Un enseignant du primaire déclare : « Certains élèves s’endorment en plein cours. Leur concentration est affectée et cela impacte leur performance. » La fatigue accumulée et le manque de sommeil deviennent alors des obstacles majeurs à l’apprentissage, exacerbant les disparités éducatives.
Face à ces défis, plusieurs acteurs de la communauté plaident pour des solutions concrètes. Cela inclut une meilleure gestion de l’électricité pour réduire les délestages, ainsi que la création d’espaces sécurisés pour les enfants. Par ailleurs, il est crucial que les parents renforcent leur vigilance et encouragent des activités alternatives, tout en expliquant les dangers associés aux déplacements nocturnes.
Le dialogue entre parents et enfants devient essentiel pour limiter les dérives. Sensibiliser les jeunes aux risques, tant sécuritaires que scolaires, liés à ces pratiques nocturnes pourrait contribuer à un meilleur encadrement.
En attendant une amélioration de la situation énergétique, la capitale continue de vivre au rythme des coupures d’électricité, laissant les familles confrontées à des choix difficiles pour protéger leurs enfants tout en leur offrant un cadre propice à leur épanouissement. La recherche d’un équilibre entre divertissement et sécurité est désormais plus cruciale que jamais dans le contexte complexe de N’Djamena.
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