Les martiniquais utilisent d’abord les espèces juste devant la carte bancaire pour régler leurs achats selon une dernière note de l’Institut d’Emissions d’Outre-Mer (l’IEDOM), relative aux habitudes de paiement dans l’île. « Avec 48% du nombre de transactions du quotidien réglées en espèces en 2024, l’utilisation de l’argent liquide reste prédominante » dans l’île.
Dans une note express datée de février 2018, l’IEDOM observait déjà que « les espèces sont privilégiées pour les opérations de faibles montants, la carte bancaire pour les règlements de montants intermédiaires et le chèque ou le virement, pour les opérations de montants plus élevés ».
7 ans après, les Martiniquais se distinguent encore des Français hexagonaux, par « un recours plus marqué à l’argent liquide », même si la carte bancaire constitue le moyen de paiement le plus utilisé au-delà d’un certain montant.
[En 2025], les comportements de paiement dépendent notamment de l’âge des individus interrogés. On se rend compte que les jeunes entre 18 et 24 ans utilisent les espèces pour 38%, quand on est à 68% pour les plus de 60 ans. On sent qu’il y a une préférence pour l’usage des espèces, qui est plus marquée pour une génération un peu plus ancienne. Pour autant, on a un développement des paiements par mobile (…). Donc on a d’un côté un attachement aux espèces mais de l’autre, une envie de modernité.
Adrien Boileau,responsable du service études et établissements de crédit à l’IEDOM Martinique
L’utilisation des moyens de paiement dépend également de facteurs socio-économiques. Ainsi, « le recours aux espèces augmente avec l’âge. Il varie aussi selon le niveau de diplôme et de revenu » relève l’IEDOM dans cette nouvelle étude thématique.
Plus le niveau de revenu est élevé et plus on utilise la carte bancaire. Inversement, pour les gens qui sont en situation de pauvreté, il y a une utilisation très massive de l’espèce (…). Pour moins de 5€, on a 80% des paiements en espèces et plus ce montant augmente, plus on a recours à la carte bancaire.
Adrien Boileau(au micro d’Alain Livori)
De manière générale, les espèces sont privilégiées pour les transactions de faible montant, et dans les petits magasins, auprès des vendeurs ambulants, ou dans les lieux de culture, de sport, et de divertissement, tandis que la carte bancaire est plus utilisée pour les paiements de montant élevé, et dans les commerces distribuant des biens durables.
L’Institut d’Emissions d’Outre-Mer(publication du 11 mars 2025)
Face à la progression des paiements en espèces, via la carte bancaire ou directement avec le téléphone portable, les règlements par chèque ne cessent de décroître année après année.
En effet, toujours selon les chiffres de l’IEDOM, 13,1 millions de chèques ont été échangés en Martinique en 2005, contre 6,9 millions en 2016. C’est une baisse globale de plus de 46% sur cette décennie, un abandon progressif de ce reçu qui se poursuit en 2025, comme au niveau national.
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