Une embellie diplomatique dans les relations entre les États-Unis et le Sénégal vient d’apparaître au moment le plus opportun.
En effet, le projet Sénégal Power Compact, véritablement important pour l’accès universel à l’électricité dans le pays ouest-africain, bénéficie d’une dérogation exceptionnelle permettant sa reprise. Le tout, en pleine période de tensions économiques pour le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye.
Il faut savoir que l’administration Trump avait brutalement gelé l’ensemble des programmes d’aide américaine début février 2025. Ce faisant, il avait provoqué la stupeur et l’inquiétude dans de nombreux pays bénéficiaires.
Et ce 18 mars 2025, le département d’État américain a fini par accorder une exception notable pour ce programme stratégique au Sénégal.
Cette décision fait suite à une demande expresse du ministère de l’Économie sénégalais, conscient de l’importance capitale de cette initiative lancée en 2021.
L’enjeu est considérable : une enveloppe totale de 600 millions de dollars (plus de 550 millions d’euros) destinée à transformer le paysage énergétique du Sénégal.
Le projet prévoit notamment le développement d’un réseau haute tension autour de Dakar et l’amélioration de l’accès à l’électricité dans les zones rurales, bénéficiant potentiellement à plus de douze millions de Sénégalais. Entré dans sa phase finale en juillet 2024, ce programme représente un pilier essentiel de la stratégie énergétique nationale.
Avant le coup de pouce des États-Unis, une situation difficile au Sénégal
Cette reprise intervient à point nommé pour le président Bassirou Diomaye Faye, qui célèbre sa première année au pouvoir dans un contexte financier particulièrement délicat.
L’audit commandé à la Cour des Comptes a révélé une situation bien plus préoccupante qu’annoncée par l’administration précédente : une dette avoisinant 100% du PIB et un déficit budgétaire d’environ 12%.
Cette transparence, bien que saluée sur le principe, a entraîné une dégradation immédiate de la note du pays par les agences Moody’s et Standard & Poor’s, compliquant l’accès aux financements internationaux.
Dans ce contexte, la reprise du Sénégal Power Compact constitue une bouffée d’oxygène pour l’exécutif sénégalais.
Au-delà de son impact direct sur l’infrastructure énergétique du pays, cette décision américaine pourrait signaler un dégel progressif des autres programmes d’aide suspendus, notamment ceux liés au processus de paix en Casamance et à la lutte contre le VIH.
Pour Bassirou Diomaye Faye, dont l’ambitieux « Plan Sénégal 2050 » mise sur l’exploitation des ressources fossiles et la diversification économique, ce soutien américain représente bien plus qu’une simple aide financière. C’est un vote de confiance dans sa vision d’un Sénégal économiquement souverain, alors même qu’il tente de renégocier les contrats pétroliers, gaziers et miniers pour accroître la part des revenus revenant à l’État.
Entre assainissement des finances publiques, lutte contre la cherté de la vie et quête d’indépendance financière, le chemin reste semé d’embûches.
Mais cette dérogation américaine pourrait bien marquer le début d’un nouveau chapitre dans les relations entre Washington et Dakar, à l’heure où le Sénégal tente de redéfinir sa place sur l’échiquier international.
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