Les États-Unis sont poussés hors du Niger ?

Paris qui pestait contre la tentative américaine de négocier seul, de son côté, de nouveaux accords avec la junte militaire au pouvoir au Niger depuis l’été dernier, doit bien rire dans sa barbe.

Comme les troupes françaises il y a six mois, les 1 100 militaires américains, essentiellement déployés dans la base d’Agadez, dans le nord du pays, doivent rapidement plier bagage. La tentative américaine a échoué. Les dernières discussions, ce week-end, à Washington, entre le secrétaire d’État adjoint américain Kurt Campbell et le Premier ministre nigérien Ali Mahamane Lamine Zeine, présent aux États-Unis pour négocier la reprise des décaissements du Fonds monétaire internationale et de la Banque mondiale, suspendus depuis le coup d’État, ont tourné court.

Le Premier ministre nigérien a répété les messages qui ont été envoyés aux autres missi dominici américains qui ont fait le voyage jusqu’à Niamey : “Les troupes américaines doivent partir et rapidement” .

Des émissaires de Washington sont attendus dans les prochaines heures dans la capitale nigérienne pour discuter des contours et d’un chronogramme pour ce départ.

Le Niger au centre d’une nouvelle guerre froide

”Il ne fait aucun doute que le délai sera très court”, explique un diplomate africain bien introduit dans le Sahel. “Les Nigériens, comme les Burkinabés et les Maliens, ont été séduits par le discours de Moscou. Les Russes ont bien travaillé la rue de ces pays. Il y a une vraie pression populaire sur ces juntes pour qu’elles se rapprochent de Moscou et abandonnent les partenariats avec l’Occident. Regardez la nouvelle manifestation à Niamey ce dimanche pour exiger le retrait des troupes américaines. La Base d’Agadez est très importante pour le renseignement militaire. Les Américains, comme les Français, vont devoir abandonner toutes leurs installations militaires qui seront très rapidement investies par les troupes nigériennes, voire par ses nouveaux alliés, ce qui va vraiment déplaire à Washington. On est vraiment entré dans une nouvelle guerre froide en Afrique”.

Grosse colère américaine

Ce changement d’équilibre dans le Sahel ne plaît évidemment pas à Washington qui l’a clairement fait savoir au chef de gouvernement nigérien selon le New York Times qui cite les propos du n°2 de la diplomatie américaine au Premier ministre nigérien : “Les États-Unis ne sont pas d’accord avec le fait que le Niger se tourne vers la Russie pour sa sécurité et vers l’Iran pour un éventuel accord sur ses réserves d’uranium”.

Depuis le 10 avril, les premiers effectifs de l’Africa Corps, la nouvelle identité du Groupe Wagner sont arrivés à Niamey pour “former” les militaires nigériens et, non officiellement, pour assurer la sécurité du chef de la junte le général Tiani. Une mission que les Russes remplissent déjà en République du Centrafrique depuis quelques années.

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