Les évêques catholiques du pays ont lancé, le 26 décembre, un appel à la communauté internationale pour intensifier les efforts visant à mettre fin à la violence dans le pays. Ils se disent également préoccupés par les combats prolongés qui pourraient aboutir à bloquer la solidarité entre les habitants du Soudan.
«Le conflit provoque une destruction massive de vies humaines, de biens et de moyens de subsistance, à la surprise de nombreuses personnes qui n’avaient jamais prévu qu’une telle situation malheureuse se déroulerait au Soudan», ont affirmé les évêques dans cette déclaration collective. Soulignant la situation difficile des civils pris dans le conflit, les évêques s’indignent des «défis du peuple de Dieu au Darfour», où, disent-ils, «des villages ont été réduits en cendres, laissant les citoyens sans abri ni logement», rapporte le site Vatican News.
Les évêques catholiques du Soudan et du Soudan du Sud ont exhorté l’ONU, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège – également appelés la Troïka – ainsi que d’autres membres de la communauté internationale, à intensifier leurs efforts respectifs pour mettre fin à la violence en cours au Soudan. Les évêques appellent également à la poursuite du «soutien nécessaire» aux personnes touchées par la violence. Plus de 12’000 personnes sont mortes et près de 7 millions ont été déplacées dans la guerre qui sévit au Soudan depuis près de neuf mois.
Une lutte de pouvoir interne
Le 15 avril 2023, la guerre a éclaté au Soudan entre l’armée, les Forces armées soudanaises (SAF) et un groupe paramilitaire les Forces de soutien rapide (RSF). Les combats ont commencé dans la capitale Khartoum, et s’est depuis propagée à travers le pays, avec des allégations de violations massives des droits de l’homme et de crimes de guerre. Le conflit est le résultat d’une lutte de pouvoir entre les généraux à la tête de l’armée et un groupe paramilitaire, à la suite de la destitution du dictateur de longue date Omar al-Bachir et de l’accord entre les autorités militaires et civiles du Soudan sur un accord-cadre prévoyant la transition vers un gouvernement civil.
Manoeuvres politiques
Le communiqué des évêques coïncide avec la tournée régionale du chef paramilitaires des RSF, Mohamed Hamdan Daglo, dit «Hemetti». Il s’est déplacé en Ouganda, en Éthiopie et enfin à Djibouti, pour obtenir le soutien des puissances régionales et ainsi négocier un cessez-le-feu en sa faveur. Huit puissances de l’Afrique de l’Est, réunies au sein de l’Autorité intergouvernementale pour le développement œuvrent pour une rencontre en face-à-face des deux généraux opposés, sans réussite. Une telle rencontre pourrait être organisée dans la première semaine de janvier a tweeté Mahmoud Ali Youssouf, le ministre des affaires étrangères de Djibouti.
Selon certains analystes, le véritable objectif de la tournée diplomatique de Hemetti vise à obtenir un soutien régional pour vaincre définitivement l’armée. Militairement, les RSF ont remporté plusieurs batailles, notamment dans l’État de Gezira, grenier à blé du Soudan, donnant au groupe un avantage clair sur l’armée. En octobre, les RSF ont capturé plusieurs garnisons de l’armée dans la vaste région occidentale du Darfour, alors que les pourparlers de médiation soutenus par les États-Unis à Djeddah, en Arabie saoudite, allaient reprendre après une longue pause.
Pouvoir de la prière
Dans leur déclaration, ils exhortent le peuple du Soudan à ne pas se décourager face au conflit prolongé, mais «à faire confiance à Dieu qui dépasse toute souffrance et donne un sens d’espoir». Les évêques expriment également leur inquiétude selon laquelle le conflit pourrait être une tentative de bloquer la solidarité entre les habitants du Soudan: «Nous avons le sentiment fort que la suite des événements au Soudan est une tentative de bloquer votre aspiration à une société où les gens vivent comme des frères et des sœurs». (cath.ch/vatnews/bh)
© Centre catholique des médias Cath-Info, 03.01.2024
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