C’est un sale temps que traversent deux filiales du groupe turc Summa, Limak et Summa Sénégal. La première exploite la concession de l’aéroport international Blaise Diagne tandis que la seconde opère dans le BTP. La direction générale des Impôts et des Domaines réclame en effet à la filiale BTP de Summa, 24 milliards FCFA après un contrôle fiscal approfondi et «musclé», semble-t-il
Et pour se prémunir contre une éventuelle défaillance de ces contribuables, le fisc sénégalais a d’emblée dégainé l’arme nucléaire en première intention. Il a bloqué les comptes bancaires de deux entreprises et obtenu la saisie conservatoire d’actifs : véhicules, engins, centrales à béton, pelles hydrauliques et mécaniques, chargeurs, bulldozers de l’opérateur BTP. Et la liste n’est pas finie.
Amnistie fiscale au bénéfice de la presse annulée
L’offensive pour la mobilisation des recettes lancée par le Président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, avait débouché sur la séquestration de comptes des groupes de presse dont la chaîne publique RTS et le média privé Walfadjiri. Si l’ex-Président Macky Sall avait effacé en mars dernier les arriérés d’impôt dus par la presse d’un montant de 40 milliards FCFA, le nouveau régime a vite annulé cette amnistie dès son installation.
Au cours de son face à face avec la presse nationale samedi dernier (ndlr : 13 juillet), Bassirou Diomaye Faye a abordé la question fiscale dans un contexte où les comptes bancaires de plusieurs entreprises ont été bloqués. Le chef de l’État sénégalais a prévenu que «tant qu’il sera à la tête du pays, il veillera à ce que tout le monde s’acquitte de ses impôts.» Collecter l’impôt (ndlr : la TVA ou la retenue à la source de l’impôt sur le revenu sur salaires) et ne pas le reverser équivaut à un détournement de deniers publics, ajoute celui qui a passé une partie de sa carrière en tant qu’inspecteur des impôts. Dans un contexte où le poids de la dette pèse lourdement sur les finances publiques, le Président estime qu’il faut une collecte optimale des impôts. «Lorsque j’étais inspecteur des Impôts et Domaines, je dénonçais les remises gracieuses, en sortant du devoir de réserve de fonctionnaire en organisant des conférences de presse pour dénoncer ces «cadeaux.»
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