les homardiers prêts à prendre le large

Dame Nature a collaboré avec les pêcheurs de homard de la zone 23 cette année dans leurs préparatifs. Reste à voir maintenant si elle sera toujours aussi coopérante pour leur permettre de partir sur l’eau.

Les pêcheurs sont prêts. Vendredi matin au quai d’Inkerman, ils en étaient à leurs dernières retouches.

«Il a fait beau. Venteux mais beau. On a eu du temps en masse pour se préparer. Tous les pêcheurs sont prêts. Les bateaux sont pleins de “fuel”, on est prêts à démarrer», indique le capitaine de L’Océanne III, Michaël Noël.

«On a eu du beau temps. Ça s’enligne pour un plus beau printemps que l’année passée», croit le pêcheur Mario Noël.

D’habitude il entrepose ses trappes à homard dans un garage, mais ça n’a pas été nécessaire cet hiver.

«Cette année elles sont restées dehors et il n’y avait pas de neige dedans. On a pu les préparer d’avance.»

Pour lui, il n’est jamais prêt tant que ses trappes ne sont pas dans la mer.

«Un coup qu’elles sont à l’eau, là on peut dire qu’on est prêt. On est encore dans les préparations, mais ça s’enligne bien.»

Reste à savoir maintenant quand les pêcheurs prendront le départ pour déposer leurs cages à l’eau.

«Samedi on aura des nouvelles si on décolle mardi», mentionne Michaël Noël, qui entame sa 21e saison.

De son côté, Mario Noël parle d’un départ possiblement retardé de quelques jours. Des pêcheurs rencontrés au quai de Caraquet vendredi discutaient eux aussi de cette éventualité.

Un comité de Pêches et Océans Canada (MPO) déterminera la journée de départ des pêcheurs. Les dates ciblées pour la saison de pêche dans la zone 23 sont du 30 avril au 30 juin. La date d’ouverture pourrait toutefois être modifiée en raison des conditions météorologiques ou autres.

«Des conférences téléphoniques seront organisées dans les jours précédant l’ouverture prévue entre le MPO et les intervenants afin d’obtenir des commentaires sur la situation à divers endroits dans le sud du golfe du Saint-Laurent», informe le MPO.

Prix du homard 

Au cours de l’année dernière, les pêcheurs de la zone 23 ont pu compter sur un prix d’achat oscillant entre 7$ et 7,50$ la livre durant la saison. Certains aimeraient obtenir la même chose cette année, et même plus.

«On ne devrait pas commencer en bas de ce prix, dit Mario Noël. Tout a monté, le “fuel”, l’épicerie, n’importe quoi. Que ce soit dans la pêche ou autre chose, tu sais toi-même. Idéalement, pour que ce soit équitable pour tout le monde, il ne faudrait pas que ce soit en bas de 10$ la livre. On a du homard de qualité ici. L’eau est froide et le homard est bon. C’est plate quand le pêcheur reçoit 7$ et que le homard est vendu 25$», lance-t-il.

Tous les espoirs sont permis 

«Ce qui est différent cette année, c’est qu’il y a eu très peu de glace dans le sud du golfe Saint-Laurent ce printemps, fait remarquer le directeur général de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM), Martin Mallet.

Avec un mois complet sans glace avant le début de la saison, il se demande ce que sera l’effet sur la température de l’eau et la «capturabilité» du homard.

«On s’entend que le homard, quand l’eau est un peu plus chaude, qu’il y a moins de tempête et du beau temps, il est plus facile à capturer.»

L’année dernière, le printemps avait été tellement venteux et mauvais que beaucoup de homards seraient restés à l’eau.

«Il y a beaucoup de jours de pêche qui ont été perdus aussi. Côté météo, on se croise les doigts qu’on va avoir une bonne saison», déclare Martin Mallet.

«On est aussi à la première année post-augmentation de la taille minimale.» Donc, le homard de 80 mm qui était resté à l’eau l’année passée aura continué sa croissance et sera de grandeur commerciale cette année.

Depuis l’année dernière, la taille minimale légale de la carapace du homard pour la zone 23 est de 81 millimètres.

Le nombre maximal de casiers par pêcheur est de 300.

Le directeur général de l’UPM s’attend non seulement à ce que les pêcheurs obtiennent un bon prix pour leur ressource mais aussi de bonnes captures.