les mangroves deviennent rose fuchsia, et c’est une très mauvaise nouvelle

Ce phénomène est de plus en plus fréquent, et est un excellent indicateur de l’effet du réchauffement climatique sur la biodiversité. 

l’observatoire martiniquais de la biodiversité, ce phénomène a principalement été aperçu au Diamant et à Trinité. 

La cause de cette couleur ? Le réchauffement climatique. L’observatoire explique en effet que les fortes chaleurs “provoquent une évaporation de l’eau qui conduit à une augmentation de la salinité de la mangrove”. Par conséquent, le PH et la température de l’eau augmente, tandis que le taux d’oxygène dans l’eau, lui, diminue. 

La prolifération de Dunaliella salina dans les mangroves 

Ces conditions particulières et stressantes pour beaucoup d’organismes sont au contraire particulièrement favorables à la prolifération d’une algue, Dunaliella salina. Selon l’observatoire, on parle alors de “Bloom alglal”. Plus l’oxygène baisse, et plus cette algue se pare d’un pigment responsable de sa couleur rose, le bêta-carotène. 

C’est donc cette prolifération importante qui octroie aux eaux sombres des mangroves sa teinte rose. Si ce phénomène est de plus en plus fréquent, l’observatoire précise qu’il est temporaire. Avec le retour de la saison des pluies, le taux de salinité diminue grâce à l’eau douce et le rose laisse la place aux nuances sombres caractéristiques des mangroves. 

Crèches sous-marines 

Si le rose des mangroves attire la curiosité des touristes comme des locaux, c’est aussi un bon indicateur de “l’état de santé” de la mangrove et donc de celui de la biodiversité locale. En effet, les mangroves occupent un rôle primordial pour l’écosystème. 

Elles sont un abri important pour de multiples formes de vie, telles que des poissons et autres petits crustacés. C’est une sorte de “crèche sous-marine” selon l’expression du Parc national de la Guadeloupe. 

Il reste aujourd’hui moins de la moitié du couvert forestier de mangrove d’origine. Cette forêt à base de palétuviers, qui pousse dans la “vase des littoraux tropicaux” (Larousse), filtre aussi la matière organique et permet de limiter les inondations. 


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