Du 3 au 5 avril, les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso) se rendront à Moscou. Cette visite marque le début de discussions avec la Russie pour renforcer leur partenariat stratégique. L’objectif est de renforcer la coopération dans les domaines diplomatique, sécuritaire et de développement, lors de cette première rencontre officielle.
Renforcement des relations diplomatiques et sécuritaires
Les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Niger et du Burkina Faso, se rendront à Moscou pour une visite de deux jours à partir du 3 avril. Cette démarche a été annoncée par l’AES dans un communiqué diffusé ce mardi. Cette visite s’inscrit dans un contexte de renforcement des relations diplomatiques et sécuritaires avec la Russie, visant à approfondir la coopération entre ces nations africaines et la Fédération de Russie, dans un environnement géopolitique marqué par des enjeux de sécurité et des transformations diplomatiques.
Les discussions entre les ministres de l’AES et leurs homologues russes auront lieu dans le cadre de la toute première session de consultations entre l’AES et la Russie. Cette rencontre a été organisée à l’invitation de Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères. L’objectif de cette rencontre est de renforcer le partenariat stratégique entre les deux blocs et d’établir une coopération plus étroite dans plusieurs domaines clés, notamment la diplomatie, le développement et la défense.
Restructurer le positionnement diplomatique et sécuritaire de l’AES
Le communiqué souligne que cette rencontre s’inscrit dans un engagement commun des dirigeants des deux parties, visant à intensifier leur dialogue politique et à poser les bases de futures initiatives diplomatiques. Cette visite symbolise un tournant dans les relations internationales des pays membres de l’AES. Elle représente, selon l’organisation, une « étape décisive » pour approfondir la coopération stratégique entre ces pays et la Russie, conformément à la feuille de route fixée pour la première année de l’AES, dont le Mali assure actuellement la présidence.
Depuis sa formation officielle en 2024, l’AES a fait preuve de volonté politique pour restructurer son positionnement diplomatique et sécuritaire à l’échelle internationale. En effet, cette alliance, constituée à la suite des coups d’État militaires survenus entre 2020 et 2023, ambitionne de rétablir son influence sur la scène internationale tout en consolidant ses liens internes. L’AES a pris des mesures audacieuses pour redéfinir ses alliances internationales.
Retrait de plusieurs organisations régionales et internationales
Le groupe s’est retiré de plusieurs organisations régionales et internationales, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Ces décisions s’inscrivent dans une volonté de construire un cadre indépendant et autonome pour ces pays, loin des influences traditionnelles. De plus, l’AES a annoncé des projets ambitieux visant à renforcer la coopération sécuritaire.
Dans ce contexte, l’annonce a été faite du déploiement prochain d’une force conjointe de 5 000 soldats pour lutter contre la montée des groupes terroristes dans la région du Sahel. Ce projet militaire commun témoigne de l’engagement des membres de l’AES à répondre ensemble à la menace sécuritaire qui pèse sur cette partie du continent africain. Outre la dimension sécuritaire, l’AES s’est également engagée dans des initiatives économiques et sociales pour renforcer les liens entre ses membres.
Jeter les bases d’une coopération plus approfondie
Parmi les projets envisagés figure la création d’un passeport commun, facilitant la mobilité des citoyens au sein de la confédération, ainsi que le lancement d’une chaîne de télévision en ligne dédiée à contrer la désinformation. Ces initiatives visent à promouvoir une identité régionale unifiée et à lutter contre les défis politiques et sociaux auxquels sont confrontées ces nations.
La visite des ministres des Affaires étrangères à Moscou marque ainsi une étape clé dans la construction d’une nouvelle stratégie internationale pour l’AES, fondée sur la coopération avec des puissances émergentes comme la Russie. Cette rencontre devrait permettre de jeter les bases d’une coopération plus approfondie, non seulement sur le plan diplomatique, mais également dans les domaines du développement et de la défense.
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