«Les opérations clandestines connaissent une réelle intensification, qui touche en particulier la France» – Libération
Interview
Article réservé aux abonnés
Depuis la guerre en Ukraine, les organes d’influence informationnelle de la Russie, en profonde réorganisation, font l’objet d’une reprise en main de la part de l’Etat, explique le chercheur Maxime Audinet.
Chercheur à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (Irsem) et spécialiste de la Russie, Maxime Audinet a publié récemment une édition revue et augmentée de son ouvrage Un média d’influence d’Etat. Enquête sur la chaîne russe RT (INA Editions, 2024). Il analyse les dynamiques à l’œuvre depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022.
Comment décririez-vous les différentes catégories d’acteurs de l’écosystème d’influence informationnelle russe ?
On peut distinguer trois grandes catégories. D’abord, les acteurs étatiques : les médias transnationaux d’Etat, RT et Sputnik ; les ambassades et les ministères, notamment ceux des Affaires étrangères et de la Défense, dont la communication est abondante et offensive ; enfin, les unités des services de renseignement en charge des opérations informationnelles, par exemple le 5e service du FSB, le renseignement intérieur, ou l’unité 54777 du GRU, le renseignement militaire. La deuxième catégorie, c’est celle des acteurs non officiels à qui l’Etat va choisir de déléguer une partie de ses fonctions régaliennes. On y trouve à la fois de véritables «entrepreneurs d’influence», et des prestataires de désinformation, sous-traitants de l’Etat.
Qu’est-ce qui les différencie ?
Les entrepreneurs d’influence servent à la fois leurs propres intérêts, afin de faire fructifier leurs activités ou monter dans la hiérarchie des élites, et ceux de l’Etat russe : le meilleur exemple, c’était Evgueni Prigojine, qui occupait
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.