Les pêcheurs de Tabusintac et Pointe-Sapin lancent un ultimatum au MPO 

Des membres de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM) et les pêcheurs autochtones utilisant les quais de Tabusintac et de Pointe-Sapin ont manifesté mercredi matin devant les bureaux du ministère des Pêches et Océans Canada (MPO) à Tracadie.

Ils exigent que la ministre du MPO, Diane Lebouthillier, revient sur sa décision du 10 avril et ordonne le dragage à Tabusintac et Pointe-Sapin.

Une discussion entre des représentants des pêcheurs et des fonctionnaires du MPO a eu lieu par vidéoconférence mercredi, à partir du bureau de Tracadie.

Après deux heures de réunion, les représentants de l’UPM ont annoncé aux quelque 80 pêcheurs réunis à l’extérieur qu’ils donnaient 24 heures au MPO pour satisfaire leur demande en rapport aux deux quais.

«On voudrait avoir de meilleures nouvelles pour vous autres les gars. On sait que c’est tannant», a informé le représentant des pêcheurs de Tabusintac à l’UPM, Denis Thibodeau, en sortant de la réunion.

«Si dans 24 heures on n’a pas de bonnes nouvelles, on va revenir de nouveau, a-t-il déclaré. C’est de valeur que Tracadie mange le coup pour Moncton et pour les ministres qui se cachent. Ce n’est pas vrai qu’on va se laisser faire. On ne veut pas vivre un autre naufrage comme 10 ans passés.»

«On est tannés de ne pas se faire entendre à Ottawa, a fait savoir le président de l’UPM, Réjean Comeau, lorsqu’il a pris à son tour le mégaphone. On a passé deux messages ici: on veut que les quais soient creusés, aussi on veut être entendus.»

Il souhaite que la gestion des pêches se fasse en région plutôt que dans la capitale fédérale. «Il faut que les pêches soient gérées à partir d’ici. C’est ici que les pêches se passent. Il faut être écouté par Ottawa, on est tannés de ne pas se faire entendre. Il faut que les pêcheurs aient leur mot à dire.»

Le directeur général de l’UPM, Martin Mallet, a parlé des prochaines étapes. «Demain midi, dépendant des réponses d’Ottawa en rapport aux problèmes dont nous avons discuté aujourd’hui pour Pointe-Sapin et Tabusintac, si les nouvelles sont négatives, on organisera quelque chose d’autre probablement pour vendredi, possiblement avec plus de pêcheurs.»

«Il n’y a pas beaucoup d’informations nouvelles, a mentionné le directeur général de l’UPM après la manifestation. Les fonctionnaires nous assurent que le dossier est extrêmement important et qu’ils travaillent sur des solutions., sauf qu’on est à deux semaines de la pêche.»

Selon lui, pour exécuter le travail de dragage aux deux quais, il faudrait que les choses bougent rapidement.

En vidéoconférence, les représentants des pêcheurs ont pu parler entre autres au directeur général régional pour la région du Golfe du MPO, Doug Wenzel.

«Il a dit qu’il nous donnerait une réponse demain», a exprimé Réjean Comeau.

«Évidemment, il y a des pêcheurs qui vont essayer d’aller pêcher à partir du chenal de Tabusintac ce printemps, sans creusage à quai. Ce qu’on nous dit, c’est que la situation actuelle pour la structure du chenal est à peu près la même qu’il y a 10 ans passés, lors de la tragédie de 2013. Donc, on a vraiment un scénario potentiel d’accident tragique qui est en train de se dessiner, si ça ne se règle pas», a exposé Martin Mallet.

«Le quai est rempli de trappes. Les pêcheurs de Tabusintac vont sortir, a indiqué Denis Thibodeau. Tabusintac n’ira pas dans un quai voisin. C’est chez nous qu’on pêche. Ils vont sortir.  C’est le MPO qui va être blâmé, comme il y a 10 ans.»

Une quarantaine de bateaux de pêche – surtout des homardiers – ont leur port d’attache à Tabusintac. «On a aussi 30 producteurs d’huîtres qui utilisent le quai, a ajouté Denis Thibodeau. C’est beaucoup d’économie qui se fait à ce quai-là.»

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