Les pourparlers de paix entre le Congo et les rebelles du M23 à Doha sont retardés, selon certaines sources

Les pourparlers de paix entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, qui devaient avoir lieu mercredi à Doha, ont été reportés, ont déclaré cette semaine à Reuters des sources des deux parties, et aucune date n’a été fixée pour l’avenir.

Les parties avaient annoncé au début du mois que cette réunion serait la première rencontre directe depuis que les combattants du M23 se sont emparés des deux plus grandes villes de l’est du Congo. Cette offensive rapide a fait des milliers de morts, forcé des centaines de milliers de personnes à quitter leur foyer et fait craindre un conflit régional plus large.

La raison pour laquelle la réunion a été retardée n’est pas claire. Les deux parties ont déclaré que les invitations n’avaient pas été envoyées lundi. « Il s’agit simplement d’une question d’organisation », a déclaré un responsable congolais.

Le mois dernier, le Qatar a servi d’intermédiaire pour une rencontre surprise entre le président congolais Félix Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame, au cours de laquelle les deux dirigeants ont appelé à un cessez-le-feu.

Les Nations unies et les gouvernements occidentaux affirment que le Rwanda a fourni des armes et des troupes au M23, dirigé par l’ethnie tutsie. Le Rwanda a nié soutenir le M23 et affirme que ses militaires ont agi en légitime défense contre l’armée congolaise et une milice fondée par les auteurs du génocide de 1994.

Le conflit est enraciné dans les longues retombées du génocide de 1994 au Rwanda et dans la concurrence pour le contrôle des richesses minières. Les armées du Congo, du Rwanda et du Burundi ont toutes participé aux combats, ce qui fait craindre une guerre régionale totale.

Le M23 a longtemps exigé des négociations directes avec Kinshasa, mais Tshisekedi a refusé, arguant que le M23 n’était qu’un front pour le Rwanda.

Une source au fait des pourparlers au Qatar a déclaré samedi à Reuters que des représentants du gouvernement congolais et du M23 avaient tenu une « réunion discrète » à Doha la semaine dernière, « marquant leur première rencontre directe depuis longtemps ».

Selon cette source, cette rencontre a contribué à inciter les rebelles à se retirer de la ville minière stratégique de Walikale. Washington a également fait pression sur les deux parties pour qu’elles se retirent de la zone afin que les opérations minières puissent reprendre.