Le président américain, Donald Trump, a confirmé la mise en place de droits de douane (nouvelle fenêtre) de 25 % sur les produits canadiens.
Ottawa se dit prêt à riposter (nouvelle fenêtre) en mettant en place des contre-tarifs de 25 % sur 155 milliards de dollars de marchandises américaines. D’abord immédiatement sur 30 milliards de dollars, puis sur 125 milliards de dollars dans 21 jours.
Ottawa riposte aux tarifs de Donald Trump.
Photo : La Presse canadienne / Darryl Dyck
Des prêts de 5 millions $ pour les secteurs touchés
La première ministre du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, a tenu un point de presse mardi matin pour dévoiler les mesures provinciales contre ces tarifs américains.
Ce sont des tarifs injustifiés, une attaque contre le Canada (nouvelle fenêtre) et un point tournant pour notre province
, a commenté en préambule la première ministre.
La province mettra sur la table 162 millions de dollars pour l’ensemble des mesures d’atténuation des tarifs douaniers.

L’industrie du bois au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse sera sévèrement touchée par les tarifs douaniers.
Photo : Radio-Canada
Ainsi, le gouvernement provincial prévoit un plan de 40 millions de dollars pour soutenir les entreprises locales. Des prêts de 5 millions de dollars seront disponibles pour les secteurs touchés afin de maintenir leurs activités.
La province estime toujours que de 4000 à 6000 emplois sont en jeu avec la mise en place de ces tarifs douaniers.
Réduction de moitié des exemptions à l’ALEC
Le Nouveau-Brunswick se dit également déterminé à mettre fin aux barrières interprovinciales. Le gouvernement est donc prêt à supprimer 50 % de ses exemptions provinciales à l’Accord de libre-échange canadien (ALEC), notamment dans le domaine de l’approvisionnement.
La province a rappelé également sa volonté de diversifier ses marchés à l’étranger, notamment en Europe. Le gouvernement provincial a également ordonné à Alcool NB de retirer des étalages, dès aujourd’hui, les produits alcoolisés américains. La province vend environ 40 millions de dollars de ces produits.

L’alcool américain a été retiré mardi des tablettes de la société des alcools du Nouveau-Brunswick en réponse à l’imposition par les États-Unis de tarifs douaniers sur les produits canadiens.
Photo : Radio-Canada / Réal Fradette
Ces réponses sont une première étape
, prévient Susan Holt. La première ministre ne ferme pas la porte à des mesures de représailles à la hauteur des menaces de son homologue de l’Ontario (nouvelle fenêtre), Doug Ford, qui promet de suspendre les exportations d’électricité vers le sud.

La première ministre du Nouveau-Brunswick, Susan Holt
Photo : Radio-Canada
Si les tarifs sont toujours en vigueur, de nouvelles mesures pourraient être annoncées dans trois semaines.
Pour l’opposition officielle, la réponse du gouvernement Holt est tiède
et pas à la hauteur du défi
.
Le chef de l’opposition officielle aurait aimé voir une stratégie globale
de développement des ressources
.
Limitation aux marchés, alcool et péage en N.-É.
De son côté, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse a réitéré mardi dans un communiqué les contre-mesures qu’il avait déjà annoncées début février. Par exemple, Tim Houston limitera l’accès des entreprises américaines aux marchés publics provinciaux.
Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse a annoncé mardi depuis Toronto son plan de réponse aux tarifs douaniers américains sur les produits canadiens.
Photo : La Presse canadienne / Nathan Denette
Lors d’une conférence de presse suivant celle de Doug Ford, il a également affirmé que le gouvernement cherche activement à déchirer des contrats gouvernementaux en cours avec des entreprises américaines.
Tim Houston estime d’ailleurs que Donald Trump manque de vision et ne se soucie pas des impacts destructeurs de ses décisions sur les Canadiens et les Américains.
Nous avons travaillé très fort pour éviter ces tarifs. Malheureusement, certaines personnes ont besoin de toucher le poêle chaud pour savoir qu’il est chaud.
(Cet article peut être consulté en arabe sur le site de RCI)
La province doublera également le prix du péage au passage Cobequid pour tous les véhicules commerciaux en provenance des États-Unis.
Tout comme le Nouveau-Brunswick, le gouvernement néo-écossais va demander à la Nova Scotia Liquor Corporation (NSLC) de retirer des magasins tout alcool en provenance des États-Unis.

Les magasins NSLC vont retirer les produits américains de leurs étalages.
Photo : Radio-Canada / Josh Hoffman
Tim Houston a prévu dans le budget provincial 2025-2026 présenté récemment environ 200 000 millions de dollars pour soutenir les Néo-Écossais touchés par cette guerre commerciale, sans préciser quelle forme prendrait cette aide.
Selon lui, il est trop tôt pour savoir quel type de financement sera nécessaire pour limiter l’impact des tarifs. Il attend de voir la nature des mesures qu’Ottawa va annoncer afin d’adapter sa réponse.
Rappelons par ailleurs que le premier ministre de la Nouvelle-Écosse a déposé un projet de loi visant à réduire les barrières commerciales interprovinciales. Il espère que les autres provinces vont faire de même.
Chercher de nouveaux partenaires à T.-N.-L.
Le premier ministre démissionnaire de Terre-Neuve-et-Labrador, Andrew Furey, a annoncé lui aussi que le gouvernement de sa province va retirer les produits américains des succursales de la Newfoundland and Labrador Liquor Corporation.
Il promet également une série d’initiatives de développement et d’expansion des marchés
, notamment vers l’Europe et l’arrêt dans la mesure du possible
, des achats aux États-Unis.
Andrew Furey
Photo : La Presse canadienne / Paul Daly
Selon lui, l’imposition des tarifs est une attaque directe contre les Canadiens, contre le Canada, pas seulement contre l’économie du pays
.
Il appelle toutefois à une réponse mesurée et veut calmer les ardeurs de son collègue de l’Ontario, Doug Ford, qui menace de couper l’électricité aux États-Unis.
C’est le moment d’être calme, concentré et équilibré dans notre réponse. L’escalade n’est pas nécessairement la solution, mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas être fermes dans notre réponse.
Des décisions difficiles
à venir
L’Île-du-Prince-Édouard se lance aussi à la recherche de nouveaux partenaires économiques pour ses exportations, en particulier ses produits agricoles et ses fruits de mer. Le gouvernement provincial se dit prêt à appuyer ses entreprises à l’aide de prêts, notamment.
C’est un jour triste
, a déclaré en français le premier ministre Rob Lantz lors d’un point de presse à Charlottetown. Des décisions difficiles devront être prises
, a enchaîné la ministre des Finances, Jill Burridge, promettant du même souffle d’inclure un fonds de prévoyance dans son prochain budget.

Rob Lantz a eu sa première visioconférence avec Justin Trudeau en ce mercredi 26 février.
Photo : soumis par le gouvernement de l’Î.-P.-É.
Le gouvernement insulaire a annoncé mardi le retrait de tous les produits américains des étalages des magasins d’alcool. Il s’est engagé à revoir son approvisionnement afin de favoriser les fournisseurs canadiens par rapport aux fournisseurs américains.
Rob Lantz a aussi plaidé une nouvelle fois pour l’abandon du péage du pont de la Confédération et des tarifs des traversiers afin de rendre l’économie insulaire plus compétitive.
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