Les putschistes du Sahel se retrouvent pour leur premier sommet à Niamey

Près d’un an après son coup d’État réussi au Niger, le général Abdourahamane Tiani reçoit ses deux compères putschistes de la sous-région, le colonel Assimi Goïta du Mali et le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso, ce samedi 6 juillet à Niamey. Ils s’y retrouvent pour participer au premier sommet de l’Alliance des États du Sahel (AES), l’organisation régionale qu’ils ont créée en septembre 2023 après avoir tourné le dos à la France et s’être rapproché de Russie.

En marche vers une confédération

Au cours de ce sommet, les trois chefs d’État putschistes devraient adopter la charte sur la confédération que leurs chefs de la diplomatie ont finalisée le 17 mai au Burkina Faso. Si son contenu n’a pas été rendu public, son objet est de donner un cadre institutionnel à l’alliance scellée en septembre sous le nom de l’AES. Cette nouvelle structure sous-régionale aura un volet économique, avec notamment la création d’une monnaie en lieu et place du franc CFA.

Elle aura aussi un volet sécuritaire. Ces trois pays veulent renforcer leur unité contre les attaques djihadistes dont ils sont la cible depuis des années, en particulier dans la zone dite des « trois frontières » où des groupes liés à Al-Qaida et l’État islamique tuent civils et militaires. Des attaques qui entraînent des millions de déplacés et entament leur souveraineté territoriale. Pour répondre à ce défi sécuritaire, cette nouvelle structure va se doter d’une force de défense commune.

Rompre avec la Cedeao

Cette confédération aura, enfin, un volet diplomatique. En rupture avec la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao), avec la France, Bruxelles et les États-Unis, ces trois pays se sont tournés vers d’autres partenaires internationaux comme la Russie, la Turquie et l’Iran, régulièrement qualifiés de « partenaires sincères » par les putschistes. La nouvelle structure sous-régionale tripartite va amplifier sa relation avec ces nouveaux alliés et tourner le dos définitivement à la Cedeao.

Pour éviter cette évolution qui signerait la fin ou l’affaiblissement de la Cedeao, plusieurs chefs d’État ouest-africains ont appelé ces dernières semaines à trouver une solution afin de renouer le dialogue avec l’AES. Fin mai, le nouveau président du Sénégal Bassirou Diomaye Faye avait jugé possible une réconciliation entre la Cedeao et l’AES. En juin, le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avait appelé les pays d’Afrique de l’Ouest à s’allier à nouveau face à l’expansion du djihadisme. Des paroles et des souhaits qui, au regard de la détermination des trois présidents putschistes et de ce qu’ils sont sur le point de bâtir, risquent d’apparaître bien pieux, ce samedi, à Niamey.

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