Comme chaque année, l’Eglise profite de ces jours gras pour tenir des sessions de rencontre et d’échanges sur des thèmes importants de notre société et cette année, ces échanges portent sur la violence avec des interventions de professionnels qui travaillent au quotidien sur ces questions… Illustration à l’église de Saint-Luce aux Abymes, où les fidèles se sont rassemblés, mardi (4 mars).
À travers une rencontre, l’Eglise affiche son ambition d’être plus ancrée dans son monde et sa volonté d’agir pour une société meilleure. Après des interventions de psychologues, d’anthropologues et de chefs de police, c’est au tour d’une avocate diplômée en criminologie et spécialisée dans les affaires pénales de partager son expertise avec l’assemblée. Engagée contre la récidive, Maître Caroline Allix tenait à présenter un autre angle de vue aux victimes mais également aux auteurs des violences.
Ce que j’ai voulu partager avec l’assistance c’est qu’il faut sortir de l’hypocrisie que l’on est des gens gentils, j’ai voulu lever ce tabou car on a une part d’animalité, d’agressivité en nous et il n’y a qu’en la regardant de manière frontale que l’on va pouvoir la soigner et faire ami-ami avec elle pour pacifier notre société. Les gens ont besoin de cette vérité, de cette manière d’aborder la violence, la pulsion de mort, l’agressivité, la dangerosité, elle fait partie de nous. Et la première erreur de notre société c’est de nous éduquer dans la croyance que l’on est des gens gentils. Mais est-ce que pour autant l’on est méchant ? Je ne suis pas sûre.
Maître Caroline Allix, avocate
Un postulat qui n’a pas manqué de faire réagir les fidèles présents et qui a permis à certains de partager des expériences douloureuses dans leur cercle familial. Des échanges qui s’inscrivent parfaitement dans l’esprit de cette session avec tout de même un léger regret pour Monseigneur Philippe Guiougou, évêque de Guadeloupe, de ne pas avoir attiré suffisamment de jeunes.
On a beaucoup parlé des jeunes et des enfants, de la famille. Les jeunes et notamment les ados, il faut les écouter pour qu’ils puissent nous dire ce qu’ils vivent aussi, les situations de violence qu’ils peuvent traverser à l’école, en famille, qu’ils puissent éventuellement partager cela avec nous pour qu’on puisse avancer avec eux. L’Église est quelques fois un lieu et un espace de partage et de parole.
Monseigneur Philippe Guiougou, évêque de Guadeloupe
De quoi parfaitement préparer la période de Carême propice au partage et au renforcement de sa foi qui a débuté hier pour tous les catholiques.
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