La formation chicoutimienne a ainsi remporté la série de première ronde en cinq parties, atteignant la seconde pour une deuxième année de suite pour la première fois depuis 2006. Elle a maintenant rendez-vous avec l’Océanic de Rimouski, deuxième au classement général au terme du calendrier régulier.
Ironie du sort, le Titan aura joué son premier et dernier match au Centre régional K.C. Irving face aux Saguenéens. C’était en septembre 1998 lors des débuts à Bathurst. La date du 4 avril 2025 demeurera dans les annales de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ) et les Sags y seront associés.
«On ne peut jamais se préparer pour une situation comme celle-là, ce n’est pas commun, a évoqué le directeur général et entraîneur-chef du Titan, Gordie Dwyer. C’est pesant pour les gens, pour les joueurs, pour la ville. C’est la fin d’une grande époque et d’une belle époque. C’est une franchise qui a une tradition, avec les années à Laval avant Bathurst. On n’est jamais prêts pour que ça se termine.»
Les joueurs du Titan ont été visiblement envahis par les émotions alors qu’ils ont offert 11 avantages numériques aux Saguenéens, qui ont marqué trois fois. Mercredi soir, Yanick Jean avait déploré le travail permissif des officiels en poste, après le revers de 2-1.
Cette fois, ceux-ci ont accompli leur mandat devant une équipe locale qui a accumulé les gestes d’indiscipline.
«On affrontait un club extrêmement indiscipliné et on ne voulait pas ouvrir la porte dans cette série. Nos joueurs auraient pu être frustrés après le match de mercredi, mais ils sont restés en contrôle. Aujourd’hui, les pénalités ont été appelées et on a été capables de leur faire mal.»
— Yanick Jean, entraîneur-chef des Saguenéens
À l’inverse, Bathurst a aussi obtenu 11 chances de déployer leur attaque massive… mais dans toute la série. Les Bleus ont été parfaits. Jean a d’ailleurs souligné la discipline de ses troupes, mais également le respect des consignes.
«C’est un club qui a généré de l’attaque toute l’année sur les relances et on n’a pas donné de surnombres de la série, a soulevé Jean. Les joueurs ont vraiment acheté le plan de se replier rapidement. Ils l’ont très bien fait et chapeau à eux. Ça reste un jeune groupe et tout au long de la semaine, ils ont acheté notre plan et il faut leur donner beaucoup de crédit.»
Quatre buts en 11 minutes
Tout s’est joué en première, alors que les Sags ont connu leur meilleure période de la série, sans l’ombre d’un doute. Réduits au silence lors des trois derniers matchs, Thomas Desruisseaux et Emmanuel Vermette ont marqué en l’espace de 21 secondes pour jeter le Titan dans une torpeur. Pire encore, les joueurs des locaux sont tombés dans une indiscipline coûteuse. Alex Huang, son deuxième en trois rencontres, et Maxim Massé, son premier de la série, ont tiré profit de l’attaque massive. Pendant ce temps, Alexandre Lallier perdait le nord et se retrouvait au vestiaire après avoir été puni 10 minutes pour mauvaise conduite.
Chicoutimi était en avance par quatre buts après un peu plus de 11 minutes de jeu. Ça aurait ensuite pris un miracle pour le Titan, limité à sept buts au cours des quatre premiers duels de la série.
«Les quatre premiers matchs ont été très serrés et il faut donner crédit à Chicoutimi aujourd’hui (vendredi), a déclaré au Quotidien l’entraîneur du Titan, Gordie Dwyer. Ils ont connu un bon départ, ils ont profité de leurs chances. Après les deux buts rapides, on voulait provoquer un revirement de situation. On a parfois pigé dans l’indiscipline et le reste du match, on savait qu’il n’y avait pas de lendemain et il n’était pas question de lâcher. On a beaucoup de caractère, avec des jeunes joueurs qui apprennent de ces situations. On sort quand même gagnants de cette expérience pour le futur.»
La frustration est demeurée bien présente dans le camp acadien, qui a ouvert la porte à plus d’une reprise. Vermette a finalement enfilé le cinquième but de son club, le troisième en supériorité numérique, alors que Lallier était au cachot, une nouvelle fois.
«C’est sûr que la discipline a fait la différence. C’est ce qui a fait la différence. Ça leur est monté à la tête, alors que nous, on est resté dans notre plan de match», a résumé Emmanuel Vermette, auteur de deux buts.
Ses compagnons de trio lors des quatre premières parties, Maxim Massé et Thomas Desruisseaux, ont respectivement obtenu quatre et trois points, vendredi soir, au sein d’unités différentes. Un changement qui a payé.
«Ça allait quand même bien dans les premiers matchs, mais on ne capitalisait pas sur nos chances, a reconnu Vermette. Ça a fait en sorte qu’on essayait de trop en faire donc l’état d’esprit était de jouer un match simple. On savait que ça allait finir par bien aller. Ça remonte un peu la confiance, c’est certain.»
Yanick Jean n’a jamais été dérangé par une production plus timide de son premier trio, prenant tout de même le soin de replacer ses trois attaquants dans le droit chemin.
«Je suis fier d’eux, a-t-il confié. Ils ont contribué sur des trios différents et ils se sont présentés. J’ai eu une discussion avec eux et je n’étais pas inquiet. Il suffisait de se mettre dans le bon état d’esprit pour ne pas vouloir faire gagner l’équipe seul. Tout le monde apprend, tout le monde avance et c’est bon aussi qu’ils aient eu à vivre de l’adversité.»
Maxim Massé abondait dans le même sens, rappelant que l’objectif était d’en finir le plus rapidement possible face à un club qui a la fâcheuse habitude d’ouvrir la porte avec des pénalités.
«Je pense que c’est un soulagement, a-t-il évoqué en parlant de sa contribution offensive. Ça voulait peut-être un peu moins dans les derniers matchs pour les membres de notre trio. Un petit changement fait parfois du bien et ça a bien été aujourd’hui. On aurait pu ressortir d’ici sans point en l’emportant 5-1 et on aurait été quand même contents de retourner à Chicoutimi avec la victoire.»
Une histoire d’émotions
En entrevue de longues minutes après la rencontre, le temps de s’entretenir avec ses joueurs, Gordie Dwyer n’a pas voulu commenter directement les gestes de ses joueurs. Dawson Sharkey et Alexandre Lallier, deux éléments importants à l’attaque, ont reçu des visites guidées au cachot trop souvent.
«Le hockey, c’est 60 minutes et il y a des émotions, a nuancé le pilote du Titan. Il y en avait peut-être plus ce soir et quand tu perds par quatre buts après environ 10 minutes, il n’y a pas vraiment de plan de match pour vivre ce genre de situation. Les Sags ont été bons, c’était leur meilleur match. Leur expérience et leurs vétérans ont fait la différence dans cette rencontre.»
Les Saguenéens peuvent maintenant se reposer un peu avant d’amorcer la préparation vers les quarts de finale.
POINTES DE PLUME
• Les Saguenéens étaient privés de Nathan Lecompte, qui a été retiré de la formation en raison d’une blessure. Rappelons que l’attaquant a raté les quatre derniers matchs du calendrier régulier. Christian Maro a pris sa place, s’offrant un premier match en séries éliminatoires…
• Connor Haynes a déclaré forfait assez tôt dans la rencontre, forçant Yanick Jean à travailler avec 11 attaquants…
• Le directeur général de l’Océanic de Rimouski, Danny Dupont, était à Bathurst, vendredi. Il a notamment assisté à l’entraînement matinal des Saguenéens, au Centre régional K.C. Irving…
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