Les visées impérialistes du président Kagamé dans sa guerre au Congo

Dans un article publié dans le prestigieux magazine Foreign Affairs, la journaliste britannique, Michela Wrong, auteur du livre « Rwanda assassins sans frontières » analyse longuement l’escalade du conflit en République Démocratique du Congo orchestré par le Rwanda via le M23. Quels sont les objectifs finaux de cette guerre, jusqu’où les Occidentaux et les pays de la région laisseront Kigali agir sans réagir ?

Michela Wrong est une journaliste anglaise (Reuters, BBC, Financial Times) reconnue dans le monde entier pour son expertise sur l’Afrique.  Elle a couvert à la fois les derniers jours du dictateur Mobutu et le génocide au Rwanda. Elle a reçu le prix James Cameron 2010 «pour sa vision morale et son intégrité professionnelle».

Dans RWANDA ASSASSINS SANS FRONTIERES, « Michela Wrong a mis en évidence tous ces actes criminels du régime de Kagame pour lesquels nous avons trouvé toutes sortes d’excuses – à tort. » L’archevêque sud-africain DESMOND TUTU, Prix Nobel de la paix. Dans LA CHUTE DU LEOPARD, Michela Wrong, qui a assisté aux derniers jours de Mobutu, retrace l’ascension et la chute du jeune journaliste idéaliste qui est devenu le stéréotype du despote africain. « Un récit brillant sur le dictateur le plus extraordinaire d’Afrique » The Économist.

Le grand Rwanda en préparation

Michela Wrong connaît son sujet sur le bout des doigts pour avoir suivi la RDC depuis près de 30 ans, elle n’ignore pas les visées expansionnistes de Paul Kagamé. En 2023, le Président rwandais n’a-t-il pas déclaré « les frontières qui ont été tracées à l’époque coloniale ont divisé nos pays. Une grande partie du Rwanda a été laissée à l’extérieur, dans l’est du Congo, dans le sud-ouest de l’Ouganda… c’est un fait. C’est un fait historique… Et ces populations ont été privées de leurs droits. » Cette rhétorique maintes fois reprise par des intellectuels rwandais, suggère une ambition de créer un « Grand Rwanda » en annexant des parties du Congo.

La rapidité de l’avancée du M23 et l’effondrement des forces congolaises, rappelant les événements de 1996 lorsque Laurent Kabila, soutenu par le Rwanda, avait marché sur Kinshasa. Cependant, en 2025, les circonstances sont différentes : Félix Tshisekedi est internationalement reconnu, et il n’y a pas de coalition d’États africains soutenant les rebelles.

Plusieurs scénarios du pire

Dès lors, Michela Wrong envisage plusieurs scénarios : une balkanisation du Congo pour faciliter l’exploitation économique du Rwanda, la création d’un protectorat de facto sous contrôle de Kigali, ou encore une tentative de changement de régime à Kinshasa.

Que fait la communauté internationale pour tenter d’arrêter cette descente aux enfers ? Les réactions timides, les sanctions limitées ne semblent pas dissuader le Rwanda. En 2012, c’est pourtant une pression occidentale forte qui avait permis de calmer la situation. L’article suggère que l’inaction occidentale pourrait encourager Paul Kagame à poursuivre ses ambitions, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour la stabilité régionale.

En conclusion, l’auteur pose la question cruciale de savoir si le monde laissera le Rwanda redessiner les frontières de l’Afrique centrale et plonger la RDC dans une nouvelle guerre déstabilisatrice.

 

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