L’est du Burkina Faso a été frappé en fin de semaine dernière par deux attaques distinctes qui ont fait au moins une douzaine de morts parmi les forces de sécurité et des civils, a appris l’Agence France-Presse (AFP), lundi 17 mars, de sources sécuritaires et locales. « Le 14 mars, des centaines de terroristes ont attaqué le détachement du groupement des unités mobiles d’intervention [GUMI, police] basé à Yamba », une localité située à une trentaine de kilomètres de Fada N’Gourma, le chef-lieu de la région de l’Est, a rapporté à l’AFP une source sécuritaire.
« Le bilan est lourd. Il y a plus d’une douzaine d’éléments tombés [morts] et des dizaines de blessés. Les corps ont été conduits à Fada N’Gourma sous escorte militaire, mais ils n’ont pas été encore inhumés », a précisé cette source sécuritaire, qui ajoute que les victimes sont essentiellement des policiers et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs civils de l’armée). Une autre source policière, contactée par l’AFP, a confirmé l’attaque, évoquant de son côté « seize morts » et « plusieurs éléments portés disparus ».
Cette même source a parlé d’une autre attaque, le lendemain dans la localité de Foutouri, proche de la frontière nigérienne. « Plusieurs civils ont également été tués dans cette localité », a-t-elle expliqué, sans donner de bilan plus précis. Selon elle, plusieurs blessés ont été évacués au centre hospitalier régional de Fada N’Gourma, où ils ont été pris en charge. D’après une source locale, « plusieurs habitants de Foutouri se sont déplacés à Fada N’Gourma, comme les policiers de Yamba, qui s’y sont aussi repliés » après les attaques.
Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à de nombreuses attaques de groupes armés djihadistes sur la majeure partie de son territoire. Ces violences ont fait plus de 26 000 morts depuis 2015, civils et militaires, dont plus de 13 500 depuis le coup d’Etat de septembre 2022, selon l’ONG Armed Conflict Location & Event Data (Acled), qui recense les victimes de conflits dans le monde. L’armée et les VDP sont également accusés de commettre régulièrement des exactions contre des civils, comme la semaine dernière dans la zone de Solenzo (Ouest). La communauté peule est particulièrement stigmatisée, accusée de composer l’esentiel des rangs des groupes djihadistes ou de collaborer avec eux.
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