L’Etat et au peuple gabonais n’obtiennent-ils que la portion congrue? –

Le ministre des Mines, Gilles Nembé, a présenté vendredi sur les réseaux sociaux, un graphique détaillant la clé de répartition des parts entre les parties prenantes dans les contrats entourant l’exploitation de la mine de fer de Baniaka, près de Franceville, dans la province du Haut-Ogooué (sud-est). Si le projet promet des retombées socio-économiques certaines, il ne manque cependant pas de soulever interrogations et inquiétudes dans l’opinion, quant à la part de production réservée à l’État, seulement 10%.

Alors que le Président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, rappelle à souhait sa détermination à restaurer la dignité du peuple gabonais, en même qu’il est proclamé la sacralité des intérêts supérieurs du Gabon depuis ‘’le coup de la libération’’, la clé de répartition des parts entre les parties prenantes dans l’exploitation de la mine de fer de Baniaka, énoncée par le ministre des mines, suscite des frustrations, en même temps qu’elle ouvre la voix à une série de dénonciations et désapprobations.

Nombreux sont ceux qui, au-delà des dessous du montage de l’affaire ignorés de tous, jugent insuffisant et insignifiant, le pourcentage de 10% réservé au Gabon dans la production de cette mine, au regard des enjeux miniers et stratégiques qu’elle représente, au cœur de bien d’attentes et de convoitises extérieures pour être l’un des plus grands gisements de fer au monde.

« Les gabonais devront s’assurer que cette fois, les retombées seront réellement pour eux », confie un opérateur minier qui, comme beaucoup de ses compatriotes qui regrettent le fait que jusque-là, les contrats pétroliers et miniers ont plutôt favorisé les intérêts étrangers et enrichi quelques privilégiés sur le plan local.

Pour autant, assure le ministre des mines, Gilles Nembé, ce projet dont l’exploitation est confiée au Groupe australien Genmin, offre la possibilité à l’Etat gabonais de racheter 25% de la mine dans 15 ans ; en même temps qu’il prévoit la création de 700 emplois directs et 2000 autres emplois indirects.  

« 70% de la production sera transformée localement », traduisant selon le membre du gouvernement de la transition, un engagement fort pour le développement industriel du pays. La construction d’un chemin de fer Baniaka-Benguia, au cœur de cette initiative, viendra faciliter l’exportation, a-t-il précisé.

Ces déclarations de Gilles Nembé suffiront-elles à tempérer les ardeurs de nombreux de ses compatriotes devant le pourcentage de production réservé au Gabon, qualifié de ‘’portion congrue’’ ? Rien n’est moins sûr.

M.-O. Mignonne et Nkili Akieme

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