La France en zone de turbulences
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Genève, 13 juillet
La France est entrée dans une zone de turbulences politique et économique. La principale question qui m’interpelle: qui va succéder à Bruno Le Maire à la tête des finances de cet État? […] Il faut savoir que la dette publique s’élève en 2024 à 3160 milliards d’euros. La France est le 3e pays le plus endetté de l’Union européenne après la Grèce et l’Italie. Sa dette ne cesse d’augmenter, soit plus 41 milliards en un an, avec une inconnue, celle d’un taux d’intérêt pouvant être revu à la hausse et des recettes insuffisantes pour payer les dépenses. La France continue de dépasser la limite des 3% du PIB pour le déficit fixé par l’Union européenne. Cette dernière pourrait exiger des réformes structurelles pour améliorer sa situation budgétaire. Oui, mais lesquelles? Car en vérité, les deux seuls leviers pour manœuvrer sont non seulement grippés, mais bloqués. Le premier consisterait à réduire drastiquement les dépenses publiques dont principalement la protection sociale avec ses 780 milliards d’euros, la santé (260 mio) et l’éducation (150 mio). Intouchable. La peau du mammouth n’est pas dégraissable comme en a fait les frais un certain ministre! Si d’aventure les nombreuses promesses électorales (rétablir l’ISF, retraites à 60 ans, augmenter le SMIC et bien d’autres) inchiffrables seraient tenues, alors la dette deviendrait ingérable. L’autre levier consisterait à taxer davantage les riches et/ou les sociétés. Nouvelle impossibilité, car avec un taux de fiscalité le plus haut d’Europe, nombreux sont ceux qui quitteraient le territoire pour s’installer ailleurs ou devraient mettre la clé sous le paillasson. La Suisse ne peut pas regarder tout cela avec indifférence, car notre situation financière se dégrade elle aussi. On peine à trouver une solution pour financer la votation d’une 13e rente AVS et l’on peut constater que le canton de Genève détient toujours la dette la plus élevée de Suisse. Faisons bien attention. La frustration des citoyens face à des situations économiques difficiles, dégradant leur qualité de vie et leur pouvoir d’achat, peut favoriser la montée de partis populistes et extrémistes […]. L’histoire française nous a aussi appris que tout cela peut finir par une révolution…
Jean-Claude Emmel
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