Mercredi 19 et jeudi 20 mars dernier, deux infirmières de Guyane ont été agressées : l’une a été violée et l’autre a subi un braquage, dans le cadre de leur mission de soins. Comme en Guadeloupe, les syndicats de Martinique ont donc décidé d’un débrayage solidaire à l’égard des Guyanaises. Les cabinets seront fermés et les prises en charge suspendues dans l’île ce lundi 24 mars à partir de 14h. Un rassemblement est prévu devant l’Agence Régionale de Santé durant l’après-midi.
Deux infirmières libérales de Guyane ont été agressées à 24h d’intervalle, mercredi 19 et jeudi 20 mars dernier. La première a été violée, la seconde a été braquée par arme à feu durant leur tournée de soins.
« Toutes ces choses font que certaines collègues veulent arrêter le libéral » a réagi la présidente du syndicat des infirmiers libéraux guyanais. Depuis ces deux agressions, la colère des soignants ne retombe pas, d’où l’appel de plusieurs organisations du secteur, pour un débrayage solidaire aux Antilles-Guyane ce lundi 24 mars.
Les professionnels de Martinique se rassemblent à partir de 14h devant l’ARS à Fort-de-France, « pour dire non aux agressions de toutes sortes » envers eux.
Ces actes intolérables dont un viol survenu dans le cadre d’une tournée de soins, sont une atteinte grave à notre mission de service public. Soigner ne doit jamais rimer avec danger. Nous appelons les autorités compétentes à agir rapidement pour protéger les professionnels de santé. Nous sommes unis et déterminés.
Communiqué commun du 22 mars,(l’URPS 972 / l’Ordre national des infirmiers Antilles-Guyane / SNIIL 972 / Convergence infirmière / la FNI)
En 2023, d’après une enquête réalisée par le syndicat Convergence Infirmière, « 76% des libéraux sont fatigués, déprimés ou en burn-out ». Cette année-là, la France comptait environ 120 000 professionnels. 37 questions avaient été posées sur « la pénibilité du métier ».
Plus de 40 % des répondants indiquaient soulever entre 250 et 750 kilos par jour dans des postures souvent très pénibles (torsion du tronc, accroupi, à genoux). À cela s’ajoute le manque d’hygiène, l’insalubrité́ de certains logements, l’exposition à certains agents chimiques dangereux, les violences verbales, physiques et même sexuelles.
« Les infirmières et les infirmiers libéraux qui sont bien souvent les derniers soignants à intervenir au domicile sont confrontés à toutes les brutalités à la fois chez le patient mais aussi dans son environnement (famille, proches, quartier) », souligne le syndicat Convergence. Enfin, la quasi-totalité́ des IDEL qui ont répondu, considèrent que la charge mentale liée à la paperasserie administrative ou à la menace des indus est aussi un facteur de pénibilité.
L’ONI (l’Ordre National des Infirmiers) renchérit dans un communiqué daté du 11 décembre 2024 : « Les violences sexistes et sexuelles touchent énormément d’infirmières et d’infirmiers. Ils les subissent dès leur formation, et cela les poursuit tout au long de leur carrière, quel que soit leur mode d’exercice. Face à cela, la culture du silence est encore trop forte. Trop souvent, les professionnels n’osent pas réagir, ou ne savent pas comment le faire ».
Les tâches quotidiennes d’un(e) IDE (Infirmier.e Diplomé.e d’Etat), consistent à dispenser des soins de nature préventive, curative ou palliative visant à promouvoir, à maintenir et à restaurer la santé.
Il s’agit également de réaliser l’éducation thérapeutique et l’accompagnement des patients, d’évaluer l’état de santé d’une personne et d’analyser les situations de soins. Enfin, ce sont ces mêmes professionnels qui peuvent concevoir, définir et planifier un protocole.
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