L’ancien patron de la diplomatie béninoise a brisé le silence un an après son départ très mystérieux du gouvernement de Patrice Talon. Au micro de Christophe Boisbouvier, Aurélien Agbénonci s’est prononcé sur l’actualité brûlante qu’est le blocage du Pipeline Bénin-Niger par le président béninois. L’ex-ministre des Affaires Étrangères du Bénin ne s’est pas fait prier pour donner son avis sur les décisions de la Cedeao après le coup d’État au Niger. Il a également fait des propositions pour un apaisement des tensions entre les deux pays.
« Je suis passé à autre chose »
On retiendra également de cette sortie médiatique d’Aurelien Agbénonci qu’il continue de garder un mystère sur les raisons qui ont motivé son départ du gouvernement de Patrice Talon. Ce haut fonctionnaire des Nations Unies s’est juste contenté de répondre à la question du journaliste français par rapport aux raisons de son départ « qu’il a tourné la page ». « J’ai servi le gouvernement de la République. Le moment était venu de passer à autre chose. Je suis passé à autre chose », a-t-il répondu face à l’instance de Christophe Boisbouvier. Cette page tournée ne l’empêche tout de même pas de donner son avis sur l’actualité relative au blocage du Pipeline Bénin-Niger. À cet effet, il fait remarquer avoir été un peu surpris. Cette surprise est en lien avec la posture adoptée par le gouvernement du Bénin alors que la démarche d’apaisement et de retour à la sérénité était recherché.
La Cedeao sur un terrain politique…
« Je me suis abstenu pendant un an de m’exprimer sur ces questions-là. Je me suis imposé une sorte de silence volontairement. Je pense que ce n’était pas la bonne décision. La Cedeao qui a recommandé les sanctions contre le Niger est dans une crise identitaire. On parle d’une Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Mais on s’est retrouvé dans une situation où la Communauté Économique est partie directement sur le terrain politique », a analysé l’ancien ministre des Affaires Étrangères du Bénin sur les sanctions imposées au Niger après le coup d’État ayant renversé l’ancien président Bazoum.
Selon lui, l’organisation sous-régionale aurait dû trouver des moyens beaucoup plus souples de gérer cette situation. Il estime que par le passé, des compromis et les dialogues avaient déjà porté des fruits. Cette situation a eu un impact négatif sur la relation entre le Bénin et le Niger. La confiance a disparu suite à des accusations de part et d’autre. A en croire l’analyse d’Aurelien Agbénonci, « une saine appréciation de la réalité et du rôle de chacun aurait pu éviter cette situation ». L’ancien ministre de Patrice Talon appelle à un dialogue direct entre les deux partis afin de trouver une solution.
« Des mesures d’apaisement… »
« Il faut trouver des mesures d’apaisement. Je crois que le projet de Pipeline est utile pour les deux pays. Ce projet mérite mieux que ce qui se passe. C’est un projet vital […] Il faut remettre les intérêts supérieurs des deux pays au centre du jeu. Mon message est d’amener ceux qui sont en charge de la gestion publique dans ces deux pays à trouver le ton de la concertation. Toutes les batailles se terminent autour d’une table. Et le plus tôt, c’est le mieux pour les populations. Il faut désigner tout de suite des intermédiaires pour leur permettre de se parler », a insisté l’ancien ministre des Affaires Étrangères du Bénin.
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