L’exemple gabonais : il rachète les ténors étrangers, la vraie souveraineté économique loin du délire anti-français




Quand on vous disait que le Gabon n’est pas le Mali, le Niger ou le Burkina Faso, que le coup d’Etat gabonais ne prend pas la même trajectoire que les putschs dans la région du Sahel. Les nouvelles autorités ont lancé la traque pour récupérer les deniers publics volés par le clan Bongo durant 55 ans de règne absolu, elles ont entrepris le redressement des finances publiques et de l’économie nationale, elles ont corrigé la trajectoire politique et constitutionnelle du pays avec des élection présidentielle qui aura lieu dès le 12 avril prochain (alors que Bamako, Niamey, Ouagadougou et Conakry n’en parlent même pas). Le petit et riche Etat d’Afrique centrale vient de signer une autre prouesse : il consolide sa souveraineté pétrolière en rachetant les ténors étrangers qui opèrent sur place…

Le pétrole pèse lourd dans l’économie gabonaise, ce secteur a entamé sa mue l’an dernier avec le rachat de la société américaine Assala Energy. L’État gabonais vient d’acquérir 2 nouvelles entreprises : la société britannique Tullow Oil et la société française SMP Afrique, qui s’active dans la maintenance et le forage pétrolier. Ces rachats musclent la Gabon Oil Company (GOC), la société nationale des hydrocarbures. Les conventions d’achat ont été paraphées hier jeudi 27 mars à la présidence de la République, sous l’œil de l’homme qui a déboulonné le régime des Bongo, le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

Sur le perron du palais présidentiel, le chef de l’État par intérim a exhibé fièrement les deux conventions, rapporte RFI ce vendredi. Dans l’assistance il y avait des jeunes écoliers du Prytanée militaire de Libreville. «Cette acquisition est l’expression concrète de notre volonté inébranlable de retrouver notre souveraineté économique. Un engagement solennel que j’ai pris devant le peuple gabonais», a déclaré le général Nguema.

La principale opération est sans doute Tullow Oil, une entreprise britannique installée au Gabon depuis 26 ans, elle produit 12 000 barils de pétrole par jour. «Quelque part, on part avec un peu de tristesse aussi. Mais on espère ne pas partir pour longtemps et revenir un jour avec une autre opportunité au Gabon», confie son directeur général, Roald Goeth.

Avec ces acquisitions la production pétrolière du pays passera de 70 000 à 82 000 barils par jour, ce qui permettra de hausser les recettes publiques et de renforcer la souveraineté dans le secteur des hydrocarbures. Quant au rachat de SMP Afrique, entreprise française créée en 1998 et spécialisée dans la maintenance et le forage pétrolier, elle permettra à l’État d’étoffer sa maitrise technique.

Le président de la République déroule tranquillement, loin des éruptions anti-françaises qui n’apportent rien, si ce n’est que des malheurs qui s’ajoutent à d’autres souffrances. Dernièrement il a défendu sur TV5 son bilan, ses réalisations et son bon droit à se défaire de son costume de haut gradé pour participer aux élections. Certes il avait promis de remettre le pouvoir aux civils et de se retirer, mais il a fait les choses dans les règles pour faire valoir sa posture, après un dialogue national et une réforme constitutionnelle. Et les Gabonais ne sont pas sortis dans la rue pour le contester. C’est la seule chose qui compte.




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