Le conflit au Soudan est devenu un instrument des puissances internationales dont l’objectif est de redessiner une nouvelle géopolitique dans ce pays riche en ressources naturelles.
La situation au Soudan s’aggrave sur le plan sécuritaire où le degré des violences et des attaques militaires ne cesse de s’accroître et prendre une trajectoire dangereuse. Dans ce sens, le secrétaire exécutif de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), Workneh Gebeyehu, a appelé à «la retenue et au dialogue pour apaiser les tensions croissantes au Soudan du Sud», lit-on dans le communiqué. Dans le même registre, le chef du bloc est-africain a exprimé ses inquiétudes à propos de l’escalade s «des tensions et des affrontements armés dans le comté de Nasir au Soudan du Sud». Il a rappelé dans ce sens que «ces derniers développements représentent un risque pour les résultats que nous avons durement acquis dans la mise en oeuvre de l’Accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud (R-Arcss) et menacent la paix dans le pays», a-t-il souligné dans le même sillage, il a appelé l’ensemble des partis du conflit soudanais à «réaffirmer leur engagement envers le R-Arcss, et à donner la priorité au dialogue et à la réconciliation en tant qu’unique voie durable vers la paix», et d’ajouter «le bloc est-africain a décidé d’envoyer une délégation de haut niveau pour évaluer la situation sur le terrain et discuter avec le gouvernement d’union nationale transitoire revitalisé au sujet des mesures pour rétablir
le calme et faire progresser le processus de paix», a-t-il confirmé. L’Igad a réaffirmé son attitude à «soutenir la pleine mise en oeuvre de l’accord». Pour rappel, l’Igad est une instance dont la mission est d’être le garant de l’accord de paix. Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l’ONU a réaffirmé son «ferme engagement pour la souveraineté et l’intégrité territoriale du Soudan».
À ce propos, le Conseil a déclaré via un communiqué de presse sur initiative du groupe A3+ qu’il «exprime sa vive préoccupation concernant les discussions en cours sur l’établissement d’ «une autorité gouvernementale parallèle», lit-on dans le communiqué. Le document a été approuvé à New York à l’initiative du groupe A3+ (Algérie, Somalie, Sierra Leone et Guyana) qui suivent via un rapport le dossier soudanais. Dans le même registre, les membres du Conseil de sécurité ont souligné qu’ils «expriment leur vive préoccupation face à la signature d’une charte visant à établir une autorité gouvernementale parallèle au Soudan, et souligné à cet effet que de telles actions risquent d’exacerber le conflit en cours au Soudan, de fragmenter le pays et d’aggraver une situation humanitaire déjà
désastreuse», et d’ajouter «Ainsi, les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Soudan. Toute mesure unilatérale qui porte atteinte à ces principes menace la stabilité du Soudan et de la région dans son ensemble», atteste le document du groupe A3+.
Le groupe a appelé les partis du conflit au Soudan à «rechercher une cessation immédiate des hostilités et à s’engager, de bonne foi, dans un dialogue politique et des efforts diplomatiques en vue d’un cessez-le-feu durable», a-t-il rappelé. Le Conseil du sécurité a, par ailleurs, «salué l’appel de l’Union africaine (UA) et du secrétaire général de l’ONU à déclarer d’urgence un cessez-le-feu pendant le Ramadhan», en réitérant son appel aux «parties pour qu’elles respectent leurs engagements énoncés dans la Déclaration de Djeddah», en soulignant «l’ importance d’un dialogue national véritable, inclusif et transparent conduisant à un gouvernement national libre, juste et démocratiquement élu, à l’issue d’une période de transition dirigée par des civils, afin de réaliser les aspirations du peuple soudanais à un avenir pacifique, stable et prospère», a-t-il déclaré.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a «exhorté tous les États membres à s’abstenir de toute ingérence extérieure visant à fomenter le conflit et l’instabilité, à soutenir les efforts en faveur d’une paix durable, à respecter leurs obligations en vertu du droit international et à mettre en oeuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment la résolution 2750 (2024). Le conflit au Soudan est devenu un instrument des puissances internationales dont l’objectif est de redessiner une nouvelle géopolitique dans ce pays riche en ressources naturelles. L’enjeu de la souveraineté soudanaise est réellement soulevé.
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