L’hommage des membres et sympathisants de l’UDH-Yuki à Guy Brice Parfait Kolelas (Tribune libre de Bedel BAOUNA)

21 mars 2021 – 21 mars 2025 ! Quatre ans déjà depuis que le président-fondateur de l’UDH-Yuki (Union des démocrates humanistes), Guy-Brice Parfait Kolelas, s’est muré dans le silence éternel, qui plus est le jour de l’élection présidentielle à laquelle il était candidat ! Mais son message politique, voire philosophique, reste d’actualité et à jamais dans le cœur de ses partisans et sympathisants, comme un tube indémodable et/ou intemporel. Parmi eux, Gelaire Mboya-Loubassou.

« J’ai perdu des êtres qui étaient pour moi, sources de soleil. Ce soleil a été mis en terre. Apparemment mis en terre. Moi je continue à en recevoir les rayons », écrivait Christian Bobin.

En ce début de l’avant-dernier week-end de mars 2025, le soleil a pris possession du ciel du Bourget, dans le département de la Seine-Saint-Denis. Les mains jointes au niveau du ventre, Gelaire Mboya-Loubassou se recueille sur la tombe de Guy Brice Parfait Kolelas, après qu’il y a déposé une gerbe.

C’est presque un rituel, tant, de temps à autre, il y vient comme pour se ressourcer ou pour s’enivrer du soleil de celui en qui il continue de croire.

« Son ombre est partout présente, sans le moindre soupçon que chacun est fait d’une matière moins durable que le temps », dit-il à mi-voix comme s’il craignait de déranger le sommeil éternel de l’ancien ministre et candidat à l’élection présidentielle. Et d’ajouter, un brin philosophe, d’une voix grave, presque solennelle : « La vie sur Terre ne se définit pas à l’aune de sa longévité mais à sa résonnance. »

D’aucuns se souviennent de cette dernière image de Guy Brice Parfait Kolelas sur son lit d’hôpital, masque à la bouche, invitant les Congolais à « se battre comme un seul homme ».

Un testament qui résonne en écho à la phrase d’Héraclite, lequel invite à la lutte et à sa permanence. Pour que la lutte ait un sens, elle doit être menée sans cesse. Car oui, arrêter de se battre c’est comme arrêter de pédaler. Et donc, de s’écrouler. « Je ne viens pas que pour me souvenir non des jours de Pako comme on l’avait surnommé, mais pour ses moments. J’entends par « moments », l’une de ses réflexions ou idées pour notre cher Congo, et ce n’est que de cette façon-là que je m’éloigne des attitudes politiquement toxiques », avance-t-il une fois au-dehors du cimetière.

Un parti aux abois

En parlant des « attitudes politiquement toxiques », Gelaire Mboyo-Loubassou fait allusion aux dirigeants nationaux du parti laissé par Pako, lesquels dirigeants donnent le sentiment de se tordre sur des montagnes d’aveuglements, d’inadaptations et d’opportunismes. À ses yeux il ne voit de leur part que monceau de brumes, de feux et de fumées et à ses oreilles, il n’entend davantage que superficialités. La profondeur, elle, leur paraît trop exigeante et trop éloignée de leurs préoccupations majeures, voire nombrilistes. Le ton mou. Le verbe terne. À croire que Guy Brice Parfait Kolelas n’a jamais existé !…

« C’est cela le plus dur pour nous autres sympathisants, du moins en ce qui me concerne », se plaint-il.

L’état du parti Yuki est d’autant plus désolant qu’on a le sentiment que ses dirigeants sont irréductibles à la compréhension des enjeux du Congo. Quel avenir pour la jeunesse ? Que propose le parti à la jeunesse ? Quel message le parti peut-il adresser aux jeunes pour les ramener dans le chemin tracé par Guy Brice Parfait Kolelas ? Dans quelle société voulons-nous vivre ?

« Mon envie, violente, c’est d’avoir des réponses à toutes ces questions de la part des dirigeants du parti. Ils ne doivent pas perdre de vue que le parti, du vivant de son président-fondateur, attirait les jeunes et c’est à eux qu’on doit s’adresser en priorité dans la mesure où ils incarnent l’avenir », égrène-t-il comme une feuille de route.

Mais l’espoir reste permis : le soleil finit toujours par s’imposer, pense-t-il. Car si les dirigeants du parti s’étripent entre eux pour des raisons qui leur sont propres, au détriment des militants, le parti survivra dans la mesure où son substrat est indéniable et inébranlable. « Tôt ou tard, un homme ou une femme de conviction, de valeur même, reprendra le flambeau allumé par Pako », croit-il.

Bedel BAOUNA

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