L’humeur de la rédaction des sports. Un lundi au soleil

C’est un lundi matin qui avait décidé de ne s’encombrer d’aucun nuage. Un lundi classé « grand bleu » dans le sens des départs, des retours, et même dans le sens du ciel et sur les routes, du moins celles d’Alsace. Sur l’A35 entre Mulhouse et Colmar, quelques juillettistes aux teints hâlés croisaient paisiblement quelques aoûtiens aux véhicules bardés de vélos, de ballons, de glacières turquoises et d’enfants encore endormis. L’air était doux et certaines plaques d’immatriculation un appel au voyage.

Probablement toujours sous le coup de l’émotion née de la cérémonie d’ouverture des JO, la responsable de la station d’essence distillait aux oreilles de ses visiteurs une playlist de Céline Dion, tandis qu’à la radio, les stations généralistes ouvraient leurs flashes info avec des résultats de VTT, de judo et de natation. On y parlait d’une France qui gagne, des larmes de joie de Pauline Ferrand-Prévot, d’un Léon Marchand capable de marcher sur l’eau, d’une « jeune Alsacienne rayonnante » dès son entrée en lice dans sa compétition d’escrime, d’une ferveur inégalée dans les différentes enceintes des Jeux olympiques. On y entendait même des Parisiens heureux et enthousiastes, visiblement plus du tout fâchés de devoir présenter des QR code pour circuler dans leur ville.

Évidemment, ce lundi matin, la terre continuait de surchauffer, les guerres se poursuivaient en Ukraine, à Gaza et ailleurs, et la France n’avait toujours pas de gouvernement. Il n’empêche, il était plaisant à vivre ce moment hors de la vie et hors du temps.