Le joueur malien de l’AS Monaco Mohamed Camara, accusé d’homophobie lors du dernier match de Ligue 1 dimanche 19 mai, a reçu le soutien de personnalités au Mali et de nombreux compatriotes sur les réseaux sociaux. Le milieu de terrain avait masqué le logo contre l’homophobie floqué sur son maillot et porté par tous les joueurs, entraîneurs et arbitres, dans le cadre d’une campagne de lutte contre les discriminations pilotée par la Ligue de football professionnel (LFP).
La ministre française des Sports Amélie Oudéa-Castera a dénoncé un « comportement inadmissible » et demandé « les sanctions les plus fermes » contre le joueur et son club. Mais sur les réseaux sociaux, des personnalités maliennes et de nombreux internautes ont exprimé leur solidarité avec le joueur, connu en équipe nationale pour son attachement à la foi musulmane.
Les convictions religieuses mises en avant
« Ceux qui se disent défenseurs de la liberté et de la démocratie doivent respecter les convictions religieuses des sportifs. Soutien total à Mohamed Camara ! », a écrit sur Facebook Hamidou Doumbia, responsable politique malien. « Il est là-bas pour jouer au foot ou bien soutenir des causes politiques sur l’orientation sexuelle imposée ? », s’interroge sur Facebook Fatouma Harber, blogueuse et féministe malienne. « Soutien total frérot #CAMARA. Stay strong Bro (sois fort, frère) », a publié un célèbre rappeur, Iba One, aussi sur Facebook.
De multiples pages sportives maliennes ont également apporté leur soutien au joueur dans des publications illustrées par des photos de Mohamed Camara lors de son pèlerinage à la Mecque. Des internautes déplorent que l’international n’ait pas reçu le soutien de sa fédération ni celui de ses coéquipiers en club et en équipe nationale.
Ils citent le précédent de l’international sénégalais du Paris SG, Idrissa Gana Gueye, qui avait suscité une polémique en France en 2022 après avoir déclaré forfait lors de la journée de L1 dédiée à la lutte contre l’homophobie. Il avait notamment reçu le soutien du chef de l’État d’alors, Macky Sall. Au Mali, sur une population estimée de plus de 20 millions, 95 % sont musulmans, selon le rapport 2022 du département d’État américain sur la liberté de religion dans le monde.
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Le pays est attaché à des valeurs religieuses et traditionnelles qui ne tolèrent pas la pratique de l’homosexualité, même si aucune sanction pénale n’est en vigueur. En 2022, le ministre malien de la Justice Mamoudou Kassogué a qualifié l’homosexualité de « relation contre-nature », et indiqué qu’elle serait bientôt criminalisée, lors d’un atelier de validation d’un avant-projet de loi sur le code pénal.
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