l’industrie aérienne s’inquiète de la crise

Les tensions diplomatiques entre l’Algérie et le Mali ont abouti, mardi, à la fermeture de leurs espaces aériens.

Le Mali a annoncé la fermeture, à compter de lundi, de son espace aérien à « tous les aéronefs civils et militaires » en provenance ou à destination de l’Algérie « jusqu’à nouvel ordre”, après une mesure similaire prise par Alger contre Bamako dans la journée, selon un communiqué du ministère malien chargé des Transports.

Les principales compagnies aériennes opérant en Afrique sont désormais en état d’alerte, surveillant les alertes de l’IATA, d’après un contrôleur aérien qui s’est confié à TRT Français. L’Association du transport aérien international a pour mission la promotion d’ une industrie du transport aérien sûre, efficace et économique.

Pour le moment, le trafic aérien se poursuit normalement et Air Algérie, qui aurait pu être impactée par la fermeture de l’espace aérien malien, continue normalement ses activités, explique un contrôleur aérien, qui préfère rester anonyme.

Jusqu’à quand cette accalmie pourra-t-elle durer ? La question est de savoir si, après avoir rappelé leurs diplomates d’Algérie, en solidarité avec le Mali, le Burkina-Faso et le Niger pourraient à leur tour fermer leur espace aérien aux aéronefs algériens, s’interroge le contrôleur aérien.

Pour l’heure, la situation n’a pas encore évolué dans ce sens,, fait-il remarquer, soulignant que de nombreux transporteurs aériens échafaudent déjà des plans alternatifs pour ne pas être pris au dépourvu, tirant les leçons des perturbations passées. 

En 2023, la fermeture de l’espace aérien nigérien par les nouveaux dirigeants militaires  avait perturbé la desserte de certaines destinations africaines par des compagnies aériennes européennes. Des transporteurs comme Air France, Bruxelles, etc. ont dû rallonger leurs temps de vol, avec un supplément de carburant à la clé.

“Une telle issue ne serait pas bénéfique pour les compagnies aériennes, d’autant plus que l’on s’achemine vers la haute saison”, explique le contrôleur aérien, qui souligne que le Niger n’a pas emboîté le pas au Mali dans la fermeture de son espace aérien aux avions en provenance ou à destination de l’Algérie .

Le Niger, avec une superficie d’environ 1,5 million de kilomètres carrés, représente environ un “cinquième de la superficie de l’Afrique de l’Ouest”. Situé “au carrefour de plusieurs couloirs aériens’’, sa position est stratégique pour l’industrie aérienne.