L’Industrie Africaine du Disque, un patrimoine gâché !

L’IAD (Industrie Africaine du Disque) a vu le jour à Brazzaville en 1983 en remplacement de la SOCODI (Société Congolaise du Disque). Sa mission était de produire, d’éditer et de distribuer la musique. Offrant ainsi une belle opportunité aux artistes-musiciens du Congo, d’Afrique et du monde.

Élément essentiel de notre culture et de notre musique, l’IAD a fortement contribué au développement de notre musique.

Tous les grands orchestres des années 80 et 90 ont défilé dans ce temple de notre culture.

De nombreux hits et classiques sont sortis de ce studio d’enregistrement. Premier studio 24 pistes de la sous-région à rivaliser avec les excellents studios européens.

Pendant vingt-quatre ans, le Congo-Brazzaville a connu une évolution culturelle et musicale significative grâce aux talents exceptionnels de ses ingénieurs de son. Le premier d’entre eux, c’est Freddy Kébano, le Maestro, il était déjà un grand musicien, sa touche en tant qu’ingénieur de son a été remarquable.

Personnellement quand j’écoute un album enregistré à l’IAD, je sais reconnaître Freddy Kébano, Martin Bakala ou mon frère et ami Guy-Noël Kombo avec qui nous avons quasiment commencé dans ce métier en même temps.

Au cours de ses années d’existence, l’IAD a créé plus de 1.000 albums et a vu la participation de tous les artistes les plus renommés de la sous-région.

J’ai débuté ma carrière de Producteur à l’IAD en 1992 avec l’enregistrement de l’album « Pleins feux » de Wenge Musica, suivi de celui de Roger Lutin en 1993.

Lors de cette deuxième expérience fortement perturbée par la guerre fratricide, j’ai travaillé avec Jéhu Olivier Bikoumou à la programmation, Zara Umporio à la batterie, Abdon Boungou à la guitare rythmique et Guy Noël Kombo Formateur en tant qu’ingénieur du son.

Pour la petite histoire,

En 1992, le gouvernement de l’époque avait restauré l’IAD pour créer la SN IAD (Société Nouvelle IAD), ouvrant ainsi son capital aux investisseurs privés.

Les actions de la Société Nouvelle IAD se répartissent comme suit : 35% des actions détenues par l’État congolais ; 30% des actions détenues par Tamari ; KB cassettes représentent 15% des actions (Fournisseur des équipements de duplication) ; 15% des actions pour Mélodie (Distribution) ; la participation de Chuck Bona monte à 5%.

Je signale que le vietnamien Chuck était chargé de la maintenance de tous les appareils du studio et c’est pour le motiver qu’il lui a été accordé la participation au capital de la société réformée sous l’appellation : Société Nouvelle IAD, en sigle SN IAD.

Malheureusement, la guerre de 1997 a mis fin à une belle histoire culturelle congolaise. Depuis lors, notre musique est reléguée dans un creux de la vague, au fond du grenier.

Eddy Ngombé, Président de Culture Congo Avenir / CEO AMARYLIS Communication / Président de l’Union des Producteurs de Musique du Congo

 

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