114 enseignants issus des 6 communes de commune de Conakry sont à l’école de l’exploitation pédagogique des ouvrages de jeunesse dans le cadre du projet « Ressources éducatives Guinée ». Cette initiative de l’Institut national de recherche et d’action pédagogique (INRAP) soutenu par l’Institut français de Guinée vise à former ces instituteurs d’écoles élémentaires pour l’exploitation pédagogique des ouvrages de jeunesse recommandés dans les curricula de formation. Les fiches pédagogiques serviront de supports aux enseignants pour faciliter l’enseignement et l’apprentissage, afin de permettre une meilleure appropriation des contenus des livres de jeunesse mis à disposition dans les écoles.
Durant trois jours (les 25 mars, 26 mars et 28 mars 2025), 114 enseignants guinéens sortiront à l’INRAP avec des notions d’éducation de la jeunesse guinéenne à travers des livres jeunesse. Il s’agit là d’une étape majeure dans le processus d’intégration des livres de jeunesse au sein des programmes d’enseignement guinéens, fruit d’une démarche de plaidoyer initiée en 2021 par les porteurs du projet Ressources éducatives de l’Institut français de Guinée.
« L’objectif, après beaucoup d’évaluations, des évaluations faites par nos partenaires, des évaluations organisées par le département tutelle de l’enseignement préuniversitaire, est qu’un constat s’est dressé. C’est la non-maîtrise de la lecture par nos enfants à l’élémentaire. Donc, nous avons jugé nécessaire d’augmenter ou de passer par d’autres chemins pour améliorer la lecture au niveau des classes élémentaires », a indiqué Adama Kansaghuel Diallo, la cheffe de la cellule d’édition scolaire à l’IRAP, point focal des ressources éducatives au sein de l’institut national de recherche et d’action pédagogique.
Avant ces livres de jeunesse, poursuit-elle, « nous avions des manuels de français. Dans ces manuels, il n’y a que des extraits de textes. Je peux prendre le manuel de la sixième année, vous verrez un extrait de texte sur “ma mère” écrit par Camara Laye. Vous verrez un autre extrait de texte écrit par un autre écrivain. Donc, ce livre-là, pour les utiliser, c’est en entièreté. Cela permet à l’enfant de lire tout le livre, de le comprendre, de l’attirer même à écrire. À la fin de chaque livre, il y a une morale qui se dégage, qui est très importante dans notre société aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que nous avons une société violente, surtout la jeunesse. Tout se traduit par des coups, par des injures, par des barricades dans la rue », soutient-elle.
« Nous avons jugé nécessaire d’élaborer des fiches et de former des enseignants pour utiliser ces fiches-là en classe, afin que les livres de jeunesse soient connus de la jeunesse guinéenne. À part les salons de livres qui s’organisent, que ces livres-là soient dans nos programmes, parce que l’Institut national de recherche et d’action pédagogique est chargé d’élaborer les programmes. Qu’on note ça dans les programmes pour que les enseignants et les élèves s’en approprient, pour améliorer la lecture », a souligné la cheffe de la cellule édition scolaire à l’IRAP, point focal des ressources éducatives au sein de l’institut national de recherche et d’action pédagogique.
Vu l’importance de cette initiative, la cheffe de la cellule édition scolaire à l’IRAP, milite pour la démultiplication de l’atelier aux autres enseignants des autres préfectures de la Guinée.
« On planifiera, avec le département de tutelle, actuellement dirigé par monsieur Jean-Paul Cédy, pour multiplier ces formations, non pas à Conakry, mais dans nos zones rurales, à l’intérieur du pays, où les gens en ont besoin. Parce qu’il faut qu’on multiplie les supports de lecture », indique-t-elle.
Profitant de l’opportunité, Adama Kansaghuel Diallo a salué le soutien de l’ambassade de France en Guinée à travers l’Institut français de Guinée qui ne cesse d’accompagner le système éducatif guinéen, avant de lancer une invite au gouvernement.
« On ne peut que remercier l’Institut français, qui nous a toujours épaulés dans notre travail. On n’est pas à une première. C’est eux, grâce à l’Institut, qu’on a élaboré ces fiches-là. Et c’est grâce à l’Institut qu’on est en train de former les enseignants de Guinée, à travers l’AFD, l’ambassade de France. Donc l’Institut français, à travers les ressources éducatives, a beaucoup de volets. Ils soutiennent l’INRAP dans l’élaboration de ces fiches. Nous suggérons au gouvernement du président Mamadi Doumbouya, à travers son premier ministre M. Amadou Oury Bah, de payer beaucoup de livres de jeunesse pour les élèves guinéens. Ces livres-là doivent exister dans toutes les écoles du pays », conclut-elle.
N’Famoussa Siby
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