La mission de police menée par le Kenya en Haïti devra rapidement produire des résultats tangibles, selon un bulletin de sécurité publié mercredi, avertissant que les personnes vivant dans des zones contrôlées par des gangs restent dépendantes des chefs criminels.
« Le MSS (Multinational Security Support), en tant qu’acteur extérieur, devra rapidement fournir des résultats tangibles en matière de sécurité à la communauté, afin de ne pas être considéré comme une partie du problème mais comme une partie de la solution », a déclaré l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC) dans un bulletin.
Plusieurs centaines de policiers kenyans sont arrivés dans ce pays des Caraïbes à la fin du mois de juin et patrouillent avec la police nationale dans le cadre d’une mission longtemps retardée, soutenue par l’ONU et destinée à lutter contre les gangs armés qui ont pris le contrôle d’une grande partie de la capitale, Port-au-Prince.
Plus d’un demi-million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et près de 5 millions de personnes souffrent d’une grave famine.
Les autorités ont repris le contrôle d’infrastructures majeures telles que l’aéroport et le terminal de carburant, mais GI-TOC a averti que dans les zones contrôlées par les gangs, les civils dépendent « presque exclusivement » des règlements imposés par les groupes criminels.
« En distribuant de la nourriture ou de la petite monnaie, ou en fournissant du travail et une reconnaissance sociale aux enfants enrôlés comme fantassins, les gangs cherchent à consolider leur légitimité », indique le bulletin, ajoutant que les habitants craignent que les gangs ne les utilisent comme « boucliers humains » contre la police et la MSS.
Alors que la MSS apporte de « l’oxygène opérationnel » à la police haïtienne qui manque de ressources, GI-TOC note qu’il y a « encore beaucoup d’incertitude autour de la mission en termes de stratégie et de règles d’engagement ».
Une poignée de pays, en plus du Kenya, se sont officiellement engagés à fournir des troupes pour la mission, demandée pour la première fois en 2022, mais on ne sait toujours pas quand elles seront déployées en Haïti.
Le Premier ministre haïtien Garry Conille, qui a pris ses fonctions le mois dernier, a promis de reprendre le pays « maison par maison ».
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