La France voit ses prévisions de croissance en hausse. L’OCDE a légèrement relevé jeudi sa prévision pour l’ensemble de l’année 2024, la faisant passer à 0,7% contre 0,6% en février. Une nouvelle prévision qui intervient alors qu’au premier trimestre de 2024, le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,2%, soutenu par la consommation des ménages et les investissements des entreprises, a indiqué mardi l’Insee, qui avait précédemment annoncé une croissance nulle entre janvier et mars.
Mais selon les prévisions économiques de l’Organisation de coopération et de développement économiques publiées jeudi, en 2024, la consommation et l’investissement publics devraient tout de même ralentir sous l’effet des mesures de rigueur budgétaire.
Par ailleurs, au début de l’année, « sous l’effet du ralentissement de l’activité économique, l’emploi a perdu de sa vigueur et le taux de chômage a légèrement augmenté, atteignant 7,4 % en février 2024 », argumente l’OCDE.
Néanmoins, la consommation privée devrait se renforcer sous l’effet de la baisse de l’inflation, estime ce rapport trimestriel. « La stabilité générale des prix des matières premières permettra à l’inflation de poursuivre sa décrue », poursuit-il.
1,3% attendu en 2025
En conséquence, après une croissance du PIB de 0,9% en 2023 puis 0,7% cette année, un rebond est attendu à 1,3% en 2025 (contre 1,2% annoncé en février). Une progression quasi identique à celle de l’Italie (où le PIB devrait croître de 0,7% en 2024 et de 1,2% en 2025), mais plus élevée que l’Allemagne (avec une croissance estimée à 0,2% en 2024, avant 1,1% en 2025).
L’OCDE alerte cependant sur plusieurs risques dont le poids de la dette publique française, à près de 111% du PIB à la fin de 2023. Plus largement, elle met aussi en avant la résurgence des tensions géopolitiques, qui constituent un risque pour l’économie à court terme, « surtout si les conflits en cours au Moyen-Orient devaient s’intensifier et provoquer des perturbations sur les marchés de l’énergie et financiers, accentuant l’inflation et freinant la croissance ».
Des efforts supplémentaires sont nécessaires
Dans ces conditions, et alors que les agences de notation Fitch et Moody’s ont laissé inchangées fin avril les notes souveraines de la France, « un plan budgétaire à moyen terme est nécessaire pour établir une trajectoire d’assainissement budgétaire », plaide l’organisation.
Une annonce « bienvenue, mais des efforts d’assainissement budgétaire supplémentaires seront indispensables pour réduire résolument la dette, notamment en restreignant la masse salariale des administrations publiques et en rationalisant les dépenses sociales, sanitaires et fiscales », fait valoir le rapport de l’OCDE.
En début d’année, l’exécutif a annulé par décret dix milliards d’euros de crédits, dans des domaines allant de l’écologie à l’aide au développement, en passant par l’enseignement supérieur. Bercy a ensuite annoncé la quête de 10 milliards d’économies supplémentaires cette année.
La croissance mondiale soutenue par les États-Unis
Du côté de la croissance mondiale, l’OCDE a relevé jeudi sa prévision en 2024 à 3,1% contre 2,9% lors de ses dernières projections en février, soutenue en particulier par le dynamisme de la reprise aux États-Unis, tandis que la zone euro reste en retrait.
« Un optimisme prudent a commencé à gagner l’économie mondiale », a estimé l’Organisation de coopération et de développement économiques dans un rapport trimestriel, qui pointe du doigt la forte disparité entre les pays en fonction du repli de l’inflation, des baisses des taux d’intérêt pratiquées, et de « besoins d’assainissement budgétaire plus ou moins importants ».
Les États-Unis voient ainsi leur prévision de croissance pour 2024 relevée à 2,6% en 2024 (contre 2,1% attendus précédemment), après 2,5% l’an dernier. Parmi les points positifs, l’OCDE note le recul de l’inflation en 2023, qui demeure sur une trajectoire à la baisse, « quoiqu’à un rythme modeste ».
Une croissance légèrement rehaussée dans la zone euro
Par ailleurs, la croissance chinoise demeure encore plus élevée, relevée à 4,9% en 2024 (contre 4,7% attendus précédemment), notamment via une politique budgétaire expansionniste.
La situation est différente pour la zone euro. L’OCDE table sur une croissance légèrement rehaussée à 0,7% (contre 0,6% attendus auparavant), soit une progression toujours très modérée. Elle anticipe néanmoins un rebond à 1,5% en 2025 (contre 1,3% attendus lors des précédentes prévisions de février), à la faveur de la reprise de la demande intérieure.
« Les revalorisations salariales sur des marchés du travail tendus et la progression des revenus réels, dans un contexte de recul de l’inflation, stimuleront la consommation privée », souligne l’OCDE.
Au Royaume‑Uni, la croissance devrait remonter à 0,4% en 2024 et à 1% en 2025, des estimations inférieures à ce qui était attendu en février. Ce redressement plus modeste est imputable notamment à la persistance de l’inflation en 2024, selon le rapport.
(Avec AFP)
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